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30 août 2023 3 30 /08 /août /2023 14:17

© Aupy Annie et Berry républicain

 

C’est avec une grande tristesse que j’ai appris, avec plusieurs jours de retard, le décès d’un homme qui a profondément marqué la recherche historique régionale, Michel Guillemain.

Médiéviste autant que moderniste, m. Guillemain était titulaire d’un Doctorat, auteur de nombreux articles d’une grande pertinence pour des sociétés savantes régionales et conférencier.

Ses travaux portaient sur le sud du Berry.

Ce professeur d’Histoire dans un lycée montluçonnais aimaient profondément sa région. Je n’ai eu le plaisir de le rencontrer qu’une seule fois, à l’issue d’une animation qui avait passionné le public présent.

C’est un grand monsieur qui nous a quitté, et je tiens à exprimer, à ses proches et à tous les gens qui l’ont bien connu, tous mes regrets.

Comme l'auraient dit les Anciens « Que la terre Lui soit légère ».

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2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 14:27

Nous avons profité des congés de fin d’année pour aller visiter l’exposition Berry médiéval, ouverte jusqu’au 31 mars 2023, aux Archives départementales de l’Indre, à Châteauroux.

Disons le d’emblée, cette exposition ne s’adresse pas à un seul public de médiévistes, au contraire. Conçue et réalisée par le personnel des archives de l’Indre, elle illustre, grâce à une riche documentation régionale, une partie des thèmes du programme de collège consacré à l’histoire de la période médiévale. Que ça soit dans l’Indre, le Cher ou la Creuse, notre patrimoine documentaire, architectural et archéologique s’étend essentiellement du premier âge féodal à la Guerre de 100 ans, l’exposition de Châteauroux couvre cette période.

J’ignore s’il se trouve, parmi les lecteurs de ce blog, des enseignants en collège. Dans l ‘enseignement moi-même, mais recruté une année où l’Education nationale n’avait pas besoin de médiévistes, je peine à me représenter l’intérêt que pourraient en tirer mes collègues pour l’illustration de leurs séquences. Qu’on me pardonne donc de me situer dans une prudente position de médiéviste berrichon, probablement convaincu d’avance, mais néanmoins ravi de ce qu’il a vu sur place.

Ce que j’ai particulièrement aimé:

le choix des documents manuscrits. Un chirographe complet, le cartulaire du chapitre Saint-Sylvain de Levroux (que je ne connaissais que sous sa forme éditée), des chartes scellées ou non, des reproductions d’actes dont plusieurs relatifs à des départs en croisade, autant de parchemins rares ou ordinaires qui illustrent le quotidien des chercheurs en histoire médiévale.

L’iconographie, montrant fresques et monuments du département;

les objets exposés, dont un reliquaire émaillé produit par les ateliers limousins et quelques deniers frappés localement;

les panneaux d’expositions, fort bien conçus;

le catalogue de l’exposition et ses soixante pages de photographies et de notices, offert aux visiteurs.

 

Ce qui m’a surpris:

l’importance accordée au pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, phénomène quasi-transparent dans les fonds documentaires des archives du Cher et de la Creuse, que je connais désormais assez bien. Ceci répond peut-être à une partie du programme d’histoire en collège.

Ce qui ne m’a pas surpris:

l’accueil par le personnel des Archives, toujours disponible.

Voici donc une exposition que je vous recommande pour sa qualité, mais aussi par l’authenticité de la vision qu’elle offre de la période médiévale. Prévoyez une bonne heure de visite, surtout si vous êtes paléographe!

 

© Olivier Trotignon 2023

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2 avril 2022 6 02 /04 /avril /2022 09:26

 

Depuis quelques mois, la presse régionale a rapporté toutes les incertitudes qui entourent la possible réouverture à la visite de la forteresse médiévale de Culan, fermée depuis des années, et frappée d’un certain nombre de désordres du bâti qui pourraient conduire le site à la ruine. 

J’ai été contacté pour émettre un avis sur la façon dont pourrait être organisé le peut-être futur accueil des visiteurs. Après avoir visité la place-forte des combles aux caves, et m’appuyant sur les recherches menées depuis ma Maîtrise sur l’histoire de Culan -recherches non communicables en l’état, pour éviter le pillage intellectuel de mes résultats- j’ai proposé un projet d’aménagement des espaces ouverts au public respectant l’histoire du château et de ses environs, faisant litière des aspects légendaires auréolant le passé de l’endroit.

Je n’ai, à ce jour, reçu aucune réponse à mes propositions. Il me serait pénible que mon temps passé à rassembler les éléments appuyant mon argumentaire soit définitivement perdu et que mon texte réapparaisse plus tard sous une autre signature. Je porte donc à votre connaissance, pour information, mon avis d’historien sur un dossier qui attend encore, en ce début avril 2022, une heureuse conclusion.

 

 

 

"Bonjour monsieur XXXX

 

vous m’aviez, lors de notre visite, demandé mon avis sur des éléments susceptibles de permettre une réouverture du château de Culan à la visite, dans le cas où le Conseil départemental du Cher deviendrait propriétaire de cet ensemble.

Bien entendu, les réflexions qui suivent n’engagent que moi, et s’appuient sur mon expérience de médiéviste et conférencier indépendant n’ayant jamais été concerné par la moindre aide de la part d’organismes privés ou publics pour la menée de mes recherches. Ma parole est donc complètement libre.

 

L’histoire proprement dite de la forteresse n’est pas documentée. Seules l’archéologie et la castellologie peuvent permettre d’avancer des hypothèses sur les différentes phases de construction du château. Cette absence de données n’est pas propre à Culan. La plupart des bâtiments médiévaux de la région, militaires, civils ou religieux souffrent des mêmes lacunes documentaires.

Culan, en revanche, est un des rares sites fortifiés médiévaux régionaux a avoir été construit et possédé par une famille qui a laissé d’assez nombreuses traces dans les archives. La plupart des autres châteaux du Moyen-Âge local en état d’être visités n’ont pas cet avantage.

C’est, je pense, un point de départ possible pour réorganiser à partir de connaissances attestées, et non plus de postulats invérifiables, un circuit de visites dans le château.

Les Culan sont présents dans le paysage politique local depuis la fin du XIe siècle jusqu’à la Guerre de 100 ans. Au long de ces plus de trois siècles, nous les voyons doter les abbayes et prieurés locaux, participer à une croisade, à une chevauchée, affranchir Vesdun, battre monnaie, être impliqués dans différents conflits locaux et nationaux et, enfin, participer à la libération d’Orléans.

Il me paraît possible, avec un budget raisonnable, d’organiser à l’intérieur des espaces secs (hors caves) une formule de panneaux d’exposition garnis de textes et de photographies illustrant les diverses activités auxquelles les Culan ont pris part, avec des fac-simile de chartes et sceaux, des maquettes de la forteresse à divers stades de son évolution. L’ensemble gagnerait à être complété par des tenues militaires propres à chaque grande période, de facture moderne, qui garantiraient l’intérêt du public pour des armements souvent méconnus, avec lesquels le bric-à-brac actuellement visible dans les pièces du château n’a qu’un rapport lointain.

N’ayant pas poussé mes recherches au-delà de la fin de la période médiévale, je ne dispose que de très peu de données sur la période allant de la Renaissance à la Révolution, mais il y a très certainement des moments forts, comme la Fronde, à illustrer selon le même principe.

Un tel choix permettrait de fournir au personnel en charge des visites une trame narrative facile à suivre. Cela donnerait à Culan un statut original dans une région où la période médiévale est peu valorisée, hors quelques sites religieux. Un trait d’union est possible avec Noirlac, dotée par les Culan. Des panneaux et des équipements légers (proches de ce que les Archives départementales produisent lors de leurs expositions temporaires, de grande qualité) pourraient être facilement déplacés pour libérer des salles pour des manifestations ponctuelles.

Avec un minimum d’équipements (chaises, vidéo-projecteur, sonorisation ponctuelle), l’intérieur du bâtiment a la capacité d’accueillir des conférences, débats et colloques dans un cadre plus attractif que les ordinaires salles des fêtes souvent retenues pour ce type de prestation.

La cour du château me paraît assez vaste pour accueillir certaines troupes de reconstitution médiévale offrant des prestations de qualité. Culan pourrait se distinguer par des animations estivales offrant au public une vision du passé sans les stéréotypes racoleurs habituels des fêtes dites médiévales.

Dans une perspective plus étendue que le simple cadre de la forteresse, Culan peut offrir au public un point de départ pour des itinéraires culturels dans la moitié Sud du département ouvrant sur les musées, le patrimoine historique et pourquoi pas naturel de la région, favorisant l’économie locale et l’attractivité d’un territoire intermédiaire entre Berry, Auvergne et Limousin."

 

 

© Olivier Trotignon 2022

 

 

 

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23 février 2019 6 23 /02 /février /2019 12:19

 

Début février, le quotidien La Montagne, dans son édition de l’Allier, annonçait une bonne nouvelle à propos d’un lieu concerné par mes recherches. Hérisson, ville connue pour avoir su conserver et mettre en valeur un patrimoine médiéval de qualité, venait d’être gratifiée du titre de « petite cité de caractère ». Deux autres villes obtenaient le même label mérité, Bourbon-l’Archambault, elle aussi siège d’une forteresse contemporaine de celle d’Hérisson et Ebreuil, que je connais peu.

 

 

Il ne faut pas s’attendre à découvrir à Hérisson une cité figée dans son environnement historique, comme tant de belles petites villes qui pourraient sans problème servir de décor pour des films dont le scénario s’inscrirait dans le passé. Cette ville, un peu à l’écart des grands axes routiers, est un lieu de vie avec ses défauts esthétiques - antennes, portes de garage, maisons XXe. L’intérêt du site est ailleurs.

Le visiteur qui saura prendre son temps et que les kilomètres à pied n’effraient pas trouvera dans le cœur de la cité et dans les proches alentours un patrimoine dispersé dans un cadre naturel relativement préservé. Outre le château, qui a déjà été l’objet d’un billet sur ce blog, se rencontrent des vestiges d’une église romane et d’un grand terrassement antique, sur le site de Chateloy, connu aussi pour son église romane à flanc de falaise, plusieurs chapelles et quelques très beaux points de vue dont un qui porte le regard jusqu’au Puy-de-Dôme.

Une randonnée à Hérisson peut se coupler avec une promenade dans le bourg d’Ainay-le-Château, riche en reliefs de fortifications urbaines contemporaines de la forteresse d’Hérisson et, pourquoi pas? d’un arrêt à Drevant, en vallée du Cher, autre village labellisé petite cité de caractère, avec ses ruines gallo-romaines et sa petite prieurale bénédictine.

 

© Olivier Trotignon 2019

 

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24 juin 2018 7 24 /06 /juin /2018 09:03

 

Il y a très exactement 10 ans, je déposai, sur la plate-forme Overblog, quelques lignes annonçant la création d’un blog dédié au Moyen-Âge en Berry. C’était le début d’une belle aventure rédactionnelle qui a porté ses fruits car, en une décennie, ce blog a rassemblé plus de 350 articles et pages, vus 530000 fois et attiré plus de 260000 lecteurs résidant dans le monde entier, exceptions faites de l’Afrique saharienne et de l’Asie centrale.

Les lecteurs habitués de ces pages et ceux qui me rencontrent physiquement connaissent mon histoire. Tenté un temps par l’archéologie, pratiquée comme bénévole jusqu’au début des années 80, je me suis lancé dans un cursus universitaire de très, très longue haleine, dans lequel la période médiévale occupe presque la totalité de mon temps de recherche et d’écriture. En parallèle, cédant volontiers aux sollicitations de plusieurs associations ou collectifs, j’ai bâti plusieurs conférences, soutenues devant un auditoire essentiellement régional. C’est au cours de plusieurs rencontres avec le public que je me suis aperçu qu’il me manquait un outil de communication facile d'accès, plusieurs auditeurs m’ayant réclamé les textes de mes exposés. Travaillant en mémorisation totale, ou, du moins, avec un minimum de notes, je n’avais aucun document à leur proposer. Déposer des informations sur Internet m’a paru une solution simple et pratique pour tous. En profiter pour partager le contenu de mes observations parallèles à mes recherches de thèse et proposer la découverte d’éléments du patrimoine berrichon furent les ingrédients additionnels à la conception de Berry médiéval.

Ces dix années d’écriture ont connu quelques échecs, certains plus amers que d’autres.

J’avais cru naïvement qu’il suffisait de démontrer, en s’appuyant sur des textes médiévaux et des constatations archéologiques et monumentales, la péremption de certains concepts hérités d’un passé peu scrupuleux en matière de rigueur scientifique pour voir évoluer une certaine manière de présenter l’histoire régionale. Il reste quelques forts bastions hermétiques à mes suggestions. Comme le dit si bien le proverbe « nul n’est prophète en son pays » !

Plus anecdotique, cette offre faite à des prospecteurs métalliques non déclarés de publier anonymement sur ce blog quelques unes de leurs découvertes afin que le public puisse en profiter n’a reçu aucun écho.

Il serait injuste de ne pas citer quelques compensations à cet état de semi-solitude numérique. Je sais que Berry médiéval est parfois utilisé comme guide de promenade. Il arrive, sur des colloques ou des conférences, que des lecteurs viennent à ma rencontre en me demandant si Berry médiéval, c’est bien moi.

Ce sont tous ces gens qui passent, ceux qui reviennent, ceux qui m’invitent pour venir parler de l’histoire régionale que je tiens à remercier chaleureusement pour leur soutien, même passager. Je n’ai aucune idée du temps que durera l’expérience de ce blog, mais il n’y a aucune raison de changer de formule éditoriale.

Merci à toutes et tous pour votre fidélité, et au plaisir de vous rencontrer ou de vous retrouver dans les mois et années à venir !

 

© Olivier Trotignon 2018

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15 mars 2018 4 15 /03 /mars /2018 08:15

 

Bien que le bas Moyen-âge ne soit pas une période dans laquelle je me sente à l'aise, ayant pour habitude de travailler sur des siècles antérieurs, j'ai accepté avec enthousiasme l'invitation de la Fédération des Chemins de la guerre de Cent ans à participer à son prochain colloque.

Ma communication portera sur une série d'événements ayant agité le nord du Bourbonnais dans la seconde moitié du XIVe siècle et ayant concerné les forteresses de Belleperche et de la Forêt-l'Aubespin.

Vous trouverez en bas de page une partie des informations utiles pour assister à cette journée.

 

 

Tous les textes et les illustrations sont extraits du programme détaillé disponible sur le site de l'association organisatrice.

 

Au plaisir de vous y rencontrer!

 

© Olivier Trotignon 2018

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27 décembre 2017 3 27 /12 /décembre /2017 16:56

Je profite de cette période de fêtes pour évoquer le choix qu’ont fait deux abbayes cisterciennes du Berry, Fontmorigny et Noirlac d’ouvrir, cet automne, leurs celliers à des marchés dits « monastiques ». Dans ces lieux d’une qualité patrimoniale rare et dans d’excellentes conditions d’accueil a été proposé au public un assortiment de denrées (victuailles, cosmétiques, alcools, artisanat…) produites par des communautés monastiques ou ayant été produites par des laïcs dans des bâtiments dépendants d’anciens monastères.

Si ce genre de manifestation attire d’inévitables critiques - entrée payante à Noirlac (2 € seulement, compensés par l’accès gratuit à l’ensemble de l’abbaye), prix assez élevé de certaines marchandises…, personne ne se serait essayé à se plaindre de la qualité des productions monastiques et apparentées. Certains stands se sont même retrouvés à cours de réserve dès la fin de la première journée.

Indépendamment du fait que je salue tout ce qui peut rapprocher le public du patrimoine régional, j’ai relevé quelques points intéressants qui méritent d’être soulignés.

Ces marchés n’ont, d’abord, rien de confessionnel. A Noirlac, le lycée des Métiers Jean Guéhenno, établissement public, était associé à la manifestation.

Ils sont en plus l’excellente occasion de découvrir une facette méconnue de certains terroirs. A Fontmorigny était en vente un vin de l’abbaye du Barroux, récolté dans le massif du Ventoux, sans comparaison avec les crus distribués en grande surface. De jeunes producteurs de champagne de l’Aube étaient présents pour expliquer, autant que vendre, les fruits de leur récolte. On apprécie, là, l’aspect « circuit court » de certaines productions, qui touchent directement le public sans s’embarrasser d’une pléthore d’intermédiaires.

S’ajoute enfin le caractère inimitable de l’ambiance, feutrée, des croisées d’ogive des celliers cisterciens, à laquelle aucun amateur de patrimoine médiéval n’a la force de résister.

Merci à m. et mme Mangeot, propriétaires du site de Fontmorigny, pour leur accueil, comme toujours, plein de chaleur.

Bonnes fêtes à toutes les lectrices et tous les lecteurs de Berry médiéval.

 

© Olivier Trotignon 2018

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 09:27

lance

 

Une succession de rencontres et de témoignages ont attiré ces dernières semaines mon attention vers la pratique de la détection métallique, au point qu'il me parait utile de clarifier mon point de vue sur cette pratique, au risque de me faire des inimitiés dans les deux camps, celui des prospecteurs clandestins et celui des archéologues de métier.
Disons le clairement: le petit monde de la prospection régionale n'apprécie pas mes prises de position. Un de mes correspondants m'a signalé des commentaires me concernant directement sur un forum. Rien d'insultant ni de diffamatoire, mais rien de bienveillant non plus dans les propos que j'ai lus de gens qui se dissimulent derrière des pseudonymes pour parler de quelqu'un qui écrit sous sa véritable identité.
Qu'ils sachent que mon manque d'appétit pour leur passion s'appuie sur des souvenirs personnels précis et désagréables. Dans les années 80, j'ai échappé  de justesse à une correction en règle par quatre de leurs semblables, allure commando, qui pillaient un site proche de Bruère-Allichamps en pleine journée. Quatre contre un, ces gros bras ne risquaient pas grand chose; j'ai pu me dégager grâce à une intervention extérieure, heureusement.
Il y a quelques années, j'ai vu arriver chez moi un prospecteur qui ignorait qui j'étais, et qui m'a fait un numéro digne d'une école de clown pour obtenir le droit de venir détecter sur mon terrain. Je déteste être pris pour un imbécile, même par un imbécile, et la prospection métallique, c'est aussi des gens comme ça. C'est d'ailleurs à leur intention que je dissimule toutes les localisations de sites sensibles sur lesquels je travaille, leur présence sur mes blogs n'ayant pour but que de trouver de nouveaux lieux à piller. L'historique des recherches fourni quotidiennement par la plate-forme Overblog ne laisse aucun doute à ce sujet.
Et puis il y a tous les autres -j'espère qu'ils représentent la majorité- qui pratiquent un loisir illégal en toute connaissance de cause mais qui souffrent d'être réduits à la clandestinité par une législation trop rigoureuse à leur yeux. Leur frustration est de ne rien pouvoir apporter de constructif à l'histoire de leur terroir, et pour cause: j'ai raconté dans un billet précédent ce qui pouvait arriver si la Gendarmerie entrait en action. Fouille au corps, saisie des détecteurs, perquisition au domicile, saisie de tous les objets anciens, convocation à s'expliquer devant un juge et, je l'ai appris il y a peu, saisie du véhicule. On comprend que certains préfèrent s'abstenir de signer sous leur propre nom.
Qu'ils soient certains que dans le camp adverse, celui de l'archéologie officielle, il y a aussi des gens pas spécialement recommandables. J'ai d'excellents rapports avec des archéologues professionnels et amateurs qui sont des gens droits et rigoureux, avec lesquels l'information circule dans les deux sens. La mise en commun de nos savoir-faire respectifs contribue à enrichir la connaissance que le public a de l'histoire régionale, et j'espère bien poursuivre ma coopération avec certaines équipes le plus longtemps possible. Mais il y a aussi des archéologues intellectuellement malhonnêtes, des gens qui vous font plein de promesses pour vous soutirer des informations (j'ai cru des années avoir été inscrit sur la liste des candidats à une visite de la vraie grotte de Lascaux), à qui on confie des objets anciens et qui vous oublient ensuite, qui publient à leur nom des sites qu'ils n'ont pas découverts...évitons donc tout manichéisme. Il n'y a pas d'un coté les méchants et de l'autre les gentils. Ça, ce sont des contes pour enfants.
Pour les adultes, je propose une expérience. Je suis prêt à mettre en ligne sur ce blog des photos et cotes d'objets médiévaux trouvés en détection, sous réserve qu'ils aient un caractère exceptionnel: deniers rares, objets de culte, matrices de sceaux... que des prospecteurs aimeraient voir publiés sur un espace ouvert, sans mot de passe comme sur les forums de détection ou de numismatique, et accessible à un vaste public amateur d'art et d'histoire de la période médiévale.
Je suis disposé à reproduire de très bonnes photos ou scans, qu'on peut m'envoyer de manière anonyme (un prénom me suffira) à mon adresse dédiée:
berrymedieval#yahoo.fr (le # remplace le @, pour éviter les robots générateurs de spams).
Une présentation résumée des conditions de découverte m'aidera à écrire le billet, de même qu'une localisation minimum.
J'espère que ces lignes apporteront la preuve à beaucoup de prospecteurs de l'ombre que je ne les considère pas comme des parias, comme certains paramilitaires abrutis qu'on croise parfois en forêt ou sur les plages, et que je serais ravi de pouvoir leur réserver un espace pour partager leurs plus belles trouvailles, dans l'intérêt de tous.

© Olivier Trotignon 2013

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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 12:05

 

serrure-Neuvy

 

 

Comme chaque année à la même époque, il me semble indispensable de présenter le bilan de mes activités à tous mes partenaires que sont les lecteurs de ce blog, simples passagers en transit vers d’autres espaces d’information ou habitués aux pratiques solidement ancrées par leur fidélité à ces pages et souvent par leur propre participation à cette mission de partage des savoirs qui est le seul pôle qui oriente notre travail quotidien. Si on me permet cette métaphore, le travail de recherche dans les conditions que je rencontre tient plus de la progression à la machette dans la forêt équatoriale que de la promenade dans un jardin public. Être historien dans le sud du Berry, c’est se confronter à des situations ubuesques. Au cours de l’année écoulée, un quotidien local, pourtant peu avare en demandes d’informations historiques et patrimoniales aux moments où ça l’arrangeait, m’a claqué la porte au nez, sans explication, Deux conférences ont été censurées par une municipalité à laquelle je ne ferai pas l’honneur d’une publicité en la nommant. Des portails internet payés par le contribuable persistent à valider des informations historiques vieilles de 150 ans. Ce protectionnisme culturel qui s’acharne à trouver une valeur à des connaissances fades et périmées, servies par des érudits d’envergure cantonale est aux antipodes de ce que je cherche à promouvoir par mes recherches et mes communications. La réalité du terrain, c’est aussi pour moi le soutien puissant que je reçois de la part de mes lecteurs, mes auditeurs et mes partenaires scientifiques, toujours plus nombreux à manifester leur solidarité envers une démarche aux ambitions similaires à la leur. Le projet “Berry médiéval” ressemble à beaucoup d’autres: informer sans chercher à racoler le lecteur avec des sujets populistes, produire des informations de qualité en toute indépendance, développer la Culture et les sciences humaines au delà des territoires éclairés par le dynamisme du monde universitaire. Je m’étais fin 2011 fixé l’objectif d’atteindre les 100,000 visites avant la Saint Sylvestre de cette année. Le seuil a été franchi le 11 novembre et plus de 5000 lecteurs ont depuis passé du temps sur les pages de ce blog. 80 à 120 personnes passent tous les jours par cet espace, auxquelles s’ajoutent de 50 à 80 connections quotidiennes sur les blogs secondaires. Les deux sujets les plus lus depuis leur parution traitent du château de Bois-Sir-Amé et de la cloche de Sidiailles. Il n’y a donc aucune raison de changer quoi que ce soit à une formule qui fonctionne, sinon en cherchant toujours à l’améliorer. J’envisage en 2013 de consacrer plus de place à la bibliographie régionale et de recenser, histoire de s’amuser un peu, les sites internet qui me volent des articles - ceci donnera peut-être le courage à leurs administrateurs de répondre à mes courriers. De nouvelles conférences sont prévues. J’en ferai, comme de coutume, la réclame. Le trimestriel Berry magazine m’a renouvelé sa confiance. De nouvelles livraisons s’attarderont donc cette année encore sur le passé de la région. Puissent chacune et chacun d‘entre vous trouver dans 2013 tout le temps pour réaliser leurs projets, porter leur regard sur des lieux et des formes du passé toujours plus nombreux et vivre pleinement ce privilège que procure leur sensibilité à l’Art et à la Culture.

 

 


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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 19:47

 

petit-vicieux

 

Saint-Amand-Montrond, dans le centre de la France, est une ville où l’on a des goûts choisis. On y aime le Tour de France, le pâté aux pommes de terre, les bustes de gens illustres, le feu d’artifice du 14 juillet, la musique militaire, les fleurs en jardinière, le golf, les présidents de la République (enfin, surtout les deux d’avant), les caméras de vidéo surveillance (et leurs antennes), les canards sur le canal et les tableaux religieux.
Saint-Amand-Montrond est surtout un endroit où on aime les effets comiques. Dans une période aussi morose, ça fait du bien de rire, et nos, enfin, les élus, nous offrent pour les fêtes une copieuse tranche de bonne humeur.
Ce billet est bien le moins que je puisse faire pour les en remercier.

Alors que ce blog vient d’être retenu comme ressource documentaire à l’usage des étudiants en histoire de l’université Paris I - Sorbonne, la mairie de Saint-Amand vient, pour la deuxième fois cette année, de m’interdire de prendre la parole dans l’enceinte du musée municipal, dit musée Saint-Vic.
Pour saisir tout le sel de la situation, imaginez vous une sorte de pièce de boulevard, avec des gentils, des méchants, des cocus, enfin, tout l’attirail indispensable pour que le public passe une bonne soirée.
Les personnages:

a) les gentils. Des radoteurs, jeunes ou vieux, qui osent l’imposture juste parce qu’ils ont lu quelques livres d’histoire locale qu’ils s’appliquent à réciter sans omettre une virgule de peur de devoir un jour mettre un orteil hors du cercle étroit de leur frileuse médiocrité. J’imagine qu’il en existe de la sorte dans toutes les petites villes où la culture passerait presque pour un gros mot. Ils ont l’échine souple et se plient facilement. Leur aptitude à étaler le cirage est universellement reconnue

b) les méchants. J’en fait partie, et ça ne se soigne pas: les historiens. Enfin, les vrais historiens, ceux qui ont été jugés tels par leurs pairs à l’issue de leurs années d’études, qui prennent le risque de publier le résultat de leurs recherches et d’aller face au public soutenir leurs conclusions. Leur raideur et leur incapacité à faire fonctionner correctement les brosses à reluire les font repérer tout de suite par les pions et les aspirants de carrière.

c) les cocus. Il s’agit de la partie obscure du scénario. Ils se découvrent au fil de l’histoire.

Le scénario, justement. En trois actes:

ACTE I
Scène 1
septembre 2010. Je propose de soutenir une association d’artistes locaux en leur offrant une conférence. Ce sont les journées du Patrimoine, le théâtre (tient, ça tombe bien) de la Carrosserie Mesnier offre de nous accueillir et invite même le soir Guillaume Ledoux, chanteur de Blankass (qui me prête ses chansons pour sonoriser ce blog).
Scène 2
L’équipe municipale programme in-extremis une animation savante juste à l’heure de ma conférence, à 50 m de là. On appelle ça un coup de théâtre. Les méchants sont prévenus, ça ne se passera pas comme ça!

ACTE II
Scène 1
mai 2012. Je propose une conférence vespérale pour la Nuit des musées, autour d’une plaque votive gallo-romaine.
Scène 2
L’équipe municipale juge sans intérêt mon offre. Les méchants perdent encore une bataille sans l’avoir livrée. Les gentils ricanent. Les cocus s’interrogent.

ACTE III
Scène 1
été 2012. Je propose de venir présenter en janvier 2013, dans le cadre de la série de conférences “une heure, une œuvre”, une étude sur un sujet emblématique: le manoir du Vernet. Mû par de folles pensées, j’intitule imprudemment mon projet: “un château dans les nuages, la disparition du manoir du Vernet”. Mais voyons donc! Alors qu’il y a tant de choses à raconter sur le pâté aux pommes de terre, les fleurs en pots et les canards du canal...
Scène 2
fin novembre. Je viens d’apprendre que mon projet avait été rejeté, et remplacé par quelque chose de beaucoup plus sérieux: les tableaux religieux. Je respire malgré tout: j’échappe aux représailles et j’évite la corvée de récurage des commodités du musée.
Scène 3
Deux autres méchants sont montrés du doigt par les gentils: un collègue historien moderniste et ancien archéologue et une historienne de l’Art, spécialiste du patrimoine religieux, sont envoyés me rejoindre au piquet où je pleure le temps perdu à préparer une communication qui ne se tiendra peut-être jamais.
Les gentils ont encore gagné. Les cocus commencent à comprendre.

Le rideau retombe et les braves gens s’endorment en paix, à l’abri derrière les cyclopes globuleux de vidéo surveillance urbaine.

Que faire?
Continuer, sans hésitation.
Qu’il y-a-t’il d’inacceptable dans des sujets tels la féodalité régionale, le fait religieux dans l’antiquité ou la dispersion des éléments architecturaux d’un manoir du XVe siècle, à part l’auteur même de ces sujets?
De telles tartufferies sont les plus belles invitations qu’on puisse me faire à poursuivre mon investissement pour la promotion d’une culture de qualité et populaire, en médiéviste indépendant. J’appelle de mes vœux le jour prochain où j’aurai enfin la chance de pouvoir travailler localement avec une équipe d’élus compétents et de bonne volonté sur des projets à la hauteur de la richesse culturelle et patrimoniale qu’offre cette région.

 

© Olivier Trotignon 2012

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Présentation

  • : Moyen-âge en Berry
  • : Rédigé et illustré par un chercheur en histoire médiévale, ce blog a pour ambition de mieux faire connaître l'histoire et le patrimoine médiéval du Berry, dans le centre de la France.
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Merci de l'intérêt que vous portez à l'histoire de la région.




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Conférences

conférence

 

Dans l'objectif de partager avec le grand public une partie du contenu de mes recherches, je propose des animations autour du Moyen-âge et de l'Antiquité sous forme de conférences d'environ 1h30. Ces interventions s'adressent à des auditeurs curieux de l'histoire de leur région et sont accessibles sans formation universitaire ou savante préalable.
Fidèle aux principes de la laïcité, j'ai été accueilli par des associations, comités des fêtes et d'entreprise, mairies, pour des conférences publiques ou privées sur des sujets tels que:
- médecine, saints guérisseurs et miracles au Moyen-âge,
- l'Ordre cistercien en Berry;
- les ordres religieux en Berry au M.A.;
- la femme en Berry au M.A.;
- politique et féodalité en Berry;
- le fait religieux en Berry de la conquête romaine au paleo-christianisme...
- maisons-closes et la prostitution en Berry avant 1946 (animation réservée à un public majeur).
Renseignements, conditions et tarifs sur demande à l'adresse:
Berrymedieval#yahoo.fr  (# = @  / pour éviter les spams)
Merci de diffuser cette information à vos contacts!

Histoire locale

Pour compléter votre information sur le petit patrimoine berrichon, je vous recommande "le livre de Meslon",  Blog dédié à un lieu-dit d'une richesse assez exceptionnelle. Toute la diversité d'un terroir presque anonyme.
A retrouver dans la rubrique "liens": archéologie et histoire d'un lieu-dit

L'âne du Berry


Présent sur le sol berrichon depuis un millénaire, l'âne méritait qu'un blog soit consacré à son histoire et à son élevage. Retrouvez le à l'adresse suivante:

Histoire et cartes postales anciennes

paysan-ruthène

 

Cartes postales, photos anciennes ou plus modernes pour illustrer l'Histoire des terroirs:

 

Cartes postales et Histoire

NON aux éoliennes géantes

Le rédacteur de ce blog s'oppose résolument aux projets d'implantation d'éoliennes industrielles dans le paysage berrichon.
Argumentaire à retrouver sur le lien suivant:
le livre de Meslon: non à l'éolien industriel 

contacts avec l'auteur


J'observe depuis quelques mois la fâcheuse tendance qu'ont certains visiteurs à me contacter directement pour me poser des questions très précises, et à disparaître ensuite sans même un mot de remerciement. Désormais, ces demandes ne recevront plus de réponse privée. Ce blog est conçu pour apporter à un maximum de public des informations sur le Berry aux temps médiévaux. je prierai donc les personnes souhaitant disposer de renseignements sur le patrimoine ou l'histoire régionale à passer par la rubrique "commentaires" accessible au bas de chaque article, afin que tous puissent profiter des questions et des réponses.
Les demandes de renseignements sur mes activités annexes (conférences, contacts avec la presse, vente d'ânes Grand Noir du Berry...) seront donc les seules auxquelles je répondrai en privé.
Je profite de cette correction pour signaler qu'à l'exception des reproductions d'anciennes cartes postales, tombées dans le domaine public ou de quelques logos empruntés pour remercier certains médias de leur intérêt pour mes recherches, toutes les photos illustrant pages et articles ont été prises et retravaillées par mes soins et que tout emprunt pour illustrer un site ou un blog devra être au préalable justifié par une demande écrite.