19 octobre 2014
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Tout historien connaissant le passé médiéval du Berry a au moins une fois entendu parler de la ville de Saint-Benoît-du-Sault. Proche d'Argenton-sur-Creuse, cette petite cité médiévale a évolué autour d'un important prieuré dépendant de l'abbaye bénédictine de Fleury, aujourd'hui Saint-Benoît-sur-Loire, dans le Loiret. Cette présence monastique a attiré la générosité d'une partie de la féodalité locale, qu'il est possible d'étudier grâce aux copies des actes de dons consentis aux Bénédictins du Sault et conservées dans les archives de la grandes abbaye ligérienne.
Sur place, on ne peut s'empêcher de ressentir une forme de déception. La priorale du monastère est sobre, mais n'offre aucun relief particulier, ni mobilier, ni sculptures comparables à ce que l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire peut révéler. D'autres sanctuaires locaux, moins prestigieux, comme Gargilesse ou Saint-Marcel, consoleront l'amateur d'histoire de l'Art frustré par le dépouillement de l'église du Sault.
La ville est beaucoup plus intéressante à découvrir, et ménage plein d'excellentes surprises: maisons médiévales et Renaissance, traces de fortifications, superbes ruelles pavées de galets de rivière juste assez larges pour laisser passer un âne ou un mulet valent qu'on passe un peu de temps dans ce gros village, qui rappelle par bien des cotés certaines bourgades du Périgord ou du Quercy.
Le seul handicap dont souffre cette cité est un manque criant d'unité en matière de gestion de ce patrimoine rare en Berry. Trop de fils de téléphone pendent à des endroits inappropriés, des décors grotesques (l'idée de décorer une façade ancienne avec un pot de chambre en tôle passe mal) qui font taches sur des éléments d'architectures intacts, une multitude de petites verrues malvenues font de Saint-Benoît un lieu plein de promesses et de négligences, qu'un rien suffirait à rectifier.
Bien qu'on soit souvent pressé d'atteindre son lieu de vacances ou de séjour et que l'A20 soit la voie idéale pour ne pas perdre de temps, il me semble intéressant de faire un détour par Saint-Benoît (bien indiqué dans le sens Paris-Toulouse) pour venir découvrir cette curiosité patrimoniale.
© Olivier Trotignon 2014
Published by Olivier Trotignon
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dans
architecture civile
24 mars 2010
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La saison redevenant propice à la promenade, j’aimerais souligner l’intérêt d’une petit monument d’une grande simplicité situé sur le bord de la départementale conduisant du village de Meillant, dans le Cher, à celui de La-Celle-Bruère. Le lavoir de Saint-Rhomble, bâti en contrebas de la route, conserve les ruines d’une très belle fontaine médiévale, réputée dater du XIIIe siècle, bien que j’ignore sur quels documents a été proposée cette datation.
Le bassin, large et profond, était à l’origine couvert par une voûte dont l’essentiel demeure dans un bon état de conservation. Sa profondeur est d’un mètre environ. La voûte est composée par des dallettes calcaires posées sur champ, selon une technique qui rappelle celle qui était employée dans les églises, mais aussi dans de nombreux volumes fonctionnels comme des celliers ou caves jusqu’à des périodes récentes.
La source qui alimente la fontaine est une curiosité géologique. Les habitants du lieu ont ainsi observé que l’eau se trouble après les vidanges de l’étang de la Grille, situé à quelques kilomètres et légèrement plus haut en altitude que le lavoir de Saint-Rhomble. Cet étang, alimenté par un vaste système collecteur composé de petits ruisseaux forestiers, s’écoule lui-même dans une curieuse dépression karstique qui se prolonge par une caverne longue et étroite, inconfortable à visiter et sans intérêt particulier pour le néophyte, mais qui semble bien communiquer avec la fontaine qui nous intéresse.
Dans ce paysage calcaire où les points d’eau sont rares, la résurgence de Saint-Rhomble est peut-être à l’origine du petit hameau du même nom connu par les archives de l’abbaye de Noirlac depuis le XIIIe siècle.
perte de l'étang de la Grille (forêt de Meillant)
the middle age's spring of Meillant
Published by Olivier Trotignon
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dans
architecture civile
8 avril 2009
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Le nombre de visites en liaison avec l'article dédié au pigeonnier médiéval de Meslon m'invite à exposer deux modèles locaux contemporains mais d'une conception très différente des gros colombiers ruraux isolés. Le premier dispositif appartient à une petite seigneurie des environs connue dès le XIIIe siècle et visiblement entièrement remaniée à la fin du Moyen-âge. Le site étant une propriété privée, je ne connais la disposition des lieux que par la description qui m'en avait été faite il y a une trentaine d'années par un érudit local. On distingue sur la photographie un corps de logis typique des constructions locales du XVe siècle, avec fenêtres à meneaux et toit en légère saillie par rapport à la façade. A l'angle nord du bâtiment se trouve une tour ronde à trois niveaux décrite comme suit: un rez-de-chaussée ouvrant sur la cour et sur la petite boulangerie traditionnelle dans ce type de domaine rural, un escalier tournant donnant accès aux étages et au dessus de l'escalier un petit colombier ouvert sur l'extérieur par une lucarne visible sur la photo. Un système identique peut être observé à Saint-Amand-Montrond dans l'ancienne grange cistercienne de l'abbaye de Noirlac devenue le musée Saint-Vic, datant elle aussi du XVe.
Un autre principe tout aussi curieux est observable sur la façade d'une petite maison de ville située dans l'ancienne cité fortifiée de Bruère-Allichamps. L'architecte a prévu là une distribution vers les étages par escalier incorporé dans la masse du bâtiment, en pas en saillie comme dans les deux cas décrits précédemment. Cet escalier conduit jusqu'à une plate-forme extérieur en bois qui dessert le faîte du pignon dans lequel ont été ménagées une vingtaine de niches à pigeons, ouvertes sur la ruelle et simplement protégées des intempéries par une avancée du toit. Je n'ai pas connaissance dans la région d'autres modèles significativement différents de ces trois types de construction (tour isolée, tour d'escalier et mur de façade ajouré) tout en reconnaissant que cette recherche est assez nouvelle pour moi et méritera à l'avenir une plus grande attention lors de visites sur le terrain.
Published by Olivier Trotignon
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dans
architecture civile
22 mars 2009
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Un monument remarquable, pièce de ce petit patrimoine médiéval qui passe souvent totalement inaperçu dans l'ombre des grands monuments vedettes du tourisme dans la région, à retrouver sur le lien suivant:
le livre de Meslon
Published by Olivier Trotignon
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dans
architecture civile