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22 mars 2022 2 22 /03 /mars /2022 09:02

Préparant une future conférence sur le passé de la ville de Dun-sur-Auron à l’époque des Croisades, j’ai voulu évaluer l’importance de sa charte de franchises par comparaison avec les autres textes de même nature connus en Berry pour la période médiévale. Je dois avouer avoir été surpris par l’importance du phénomène des franchises dans le diocèse de Bourges. La chronologie qui suit, pourtant imposante, n’est peut-être pas complète. Certaines communautés urbaines ou villageoises ont bénéficié de chartes complètes, d’autres se sont vu accorder des privilèges partiels. Souverains, grands et petits seigneurs, archevêques de Bourges ont concédé, essentiellement aux XIIe et XIIIe siècles, à une partie de leurs populations, des droits destinés à fixer paysans, artisans et marchands dans des terroirs parfois peuplés de longue date, mais aussi en attirer d’autres dans des villes nouvelles au cœur des grands défrichements ou le long des grands chemins.

Beaucoup de ces textes ne sont connus que par des allusions tardives, ou des confirmations de droits par les successeurs du signataire originel. Il existe des copies anciennes très fidèles et même quelques originaux sur parchemin, comme la Grande Charte de La Châtre ou la charte royale de Dun, encore scellée du sceau du roi Louis VII, qui sera peut-être exposée à l’occasion de mon animation dans cette ville.

Toutes les villes franches n’ont pas eu le même destin. Au moins une d’entre-elles, Boisroux, dans les environs de Lignières, n’existe plus que sous forme d’un pré entouré de fossés, sans qu’on sache vraiment quand, comment et pourquoi ses habitants l’ont désertée.

La liste qui suit rassemble des lieux situés dans plusieurs départements (Cher, Indre, Allier, Creuse et Loir-et-Cher). Un classement chronologique m’a semblé plus pertinent qu’une liste de toponymes par département. Une bibliographie sommaire permettra au lecteur de retrouver des informations sur telle ou telle franchise, et plus particulièrement les ouvrages de René Gandilhon : Catalogue des chartes de franchises du Berry et Maurice Prou : Les coutumes de Lorris et leur propagation aux XIIe et XIIIe siècles.

1136 - Villefranche en Bourbonnais 

1150 - Monterie 

1151 - Limoise 

vers 1164 - Issoudun

1175 – Dun et Bourges

1177 - Preuilly 

1178 - Beaulieu – Santranges 

1186 - La Perche

1189 - Saint-Amand

1190 - Issoudun – Barlieu – Sancerre 

1194 - Charôst 

1199 - L’Etang-le-Comte 

1202 - Sancoins – Saint-Germain-des-Bois

1203 - Le Châtelet 

1209 - Mehun-sur-Yèvre – Lineroles – Belle-Faye

1210 - Saint-Brisson 

1212 – La Chapelle d’Angilon

1213 - Lury

1215 – Cluis

1216 – Selles-sur-Cher

1217 – La Châtre

1218 – Cluis et Aigurande – peut-être Eguzon

1219 - Mehun-sur-Yèvre

1220 – Châteaumeillant

1222 – Déols 

1226 - Boisroux – Charenton

1227 – Ids-Saint-Roch

1228 – Châteauroux

1234 – Saint-Laurent (sur-Barangeon)

1236 – Orsennes

1239 – Bouesse

1241 – Menetréol-sous-Sancerre

1246 – Graçay

1247 - Boussac

vers 1248 – Vierzon

1249 – La Chapelaude

1251 – Saint-Chartier

1257 – Bengy

1258 – Châteauneuf-sur-Cher

1260 - La Peyrouse

1265 – Vouillon et Vesdun

1268 – Lignières et Saint-Hilaire

1269 - Menetou-sur-Cher

1270 – Culan – Le Pondy

1276 – La Pérouse

1278 - Gournay et Buxières-d’Aillac

1279 – Saint-Palais

1281 – Le Pin et Gargilesse

1290 – Saint-Marcel

1301 - les Aix-d’Angilon

1315 – Saint-Gildas

1318 – Saint-Benoît-du-Sault

1391 – Prély

1427 – Boussac

1468 – Neuvy-sur-Barangeon

1536 - La Berthenoux

 

 

 

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14 juillet 2021 3 14 /07 /juillet /2021 14:56

priorale de La Chapelaude

 

C’est un épisode abondamment documenté de l’histoire du Berry méridional que celui de la restauration du très ancien prieuré de La Chapelaude, sur lequel il semble que tout ait été dit, qui a retenu mon attention suite à des lectures récentes.

Cet évènement est connu grâce aux travaux de l’archiviste bourbonnais Martial-Alphonse Chazaud, qui, au XIXe siècle, a eu la patience de réunir les copies de la majorité des actes du cartulaire de ce monastère, déjà perdu à son époque. Cette mine documentaire nous permet de reconstituer la genèse du retour des moines de l’abbaye de Saint-Denis, près de Paris, dans leurs anciennes possessions berrichonnes. Chazaud lui-même, ainsi que plusieurs autres érudits, ont largement publié en leur temps sur le sujet, qui semble aujourd’hui épuisé.

Il demeure toutefois un détail qui a échappé aux chercheurs: l’identité exacte du chevalier qui restitua aux moines dyonisiens leur légitimité de propriétaires terriens dans la région de La Chapelaude.

Les origines du prieuré de La Chapelaude se situent dans cette longue période très peu documentée qui précède l’avènement du système féodal. La désagrégation des institutions carolingiennes s’est traduite par une  érosion des contacts que l’abbaye parisienne entretenait avec ses domaines ruraux qui, une fois tombés en déshérence, passèrent sous la coupe de diverses autorités locales que personne n’osait contredire.

La nouvelle forme d’administration de l’espace que représenta le système féodal procura au clergé un cadre assez solide pour rentrer en possession de ses biens spoliés. La réforme grégorienne fournit une motivation spirituelle suffisante pour que de nombreux féodaux rendent à l’Église les droits et terres qu’elle réclamait.

Afin de préparer le retour de ses frères en terre berrichonne, un moine vint occuper une maison à Audes. Il est probable que ce religieux réussit à convaincre les seigneurs locaux d’assurer le salut de leurs âmes en restituant à Saint-Denis ses anciennes possessions. Le premier d’entre eux, connu sous le nom latin de Johannes de Sancti Caprasii miles, a longtemps retenu mon attention à cause de plusieurs détails intrigants.

Son nom fut traduit par M.A. Chazaud en Jean de Saint-Caprais, chevalier, orientant naturellement la localisation de son fief autour de la petite paroisse de Saint-Caprais, non loin du château d’Hérisson, dans le département de l’Allier. Or, qu’on soit sur place ou qu’on examine les clichés satellite de ce terroir, on ne remarque aucune trace d’activité féodale. Le bourg est minuscule, aucun vestige de fortification n’est apparent, ce qui surprend quand on sait que Jean de Saint-Caprais portait le titre, encore rare en cette mi-XIe siècle, de chevalier. Autre motif d’étonnement: il n’y a aucune trace de donations dans le périmètre de la paroisse supposée éponyme, tout ce que le chevalier et ses descendants ont donné ou contesté au prieuré dyonisien se trouve proche de la celle monastique.

 

 

abbaye de Bonlieu

 

C’est, il faut l’avouer, un peu par hasard que la solution à cette anomalie est apparue. En consultant la copie du cartulaire de l’abbaye cistercienne de Bonlieu, mis en ligne par les Archives départementales de la Creuse, j’ai relevé à plusieurs reprises le toponyme, devenu anthroponyme, de Sancti Caprasii, porté par une famille chevaleresque originaire de la paroisse de Saint-Chabrais, près de Chénerailles, à une soixantaine de kilomètres au Sud-Ouest de La Chapelaude. Au regard des actes de piété consentis par ces gens au profit des Cisterciens creusois, on peut, je pense, réfuter la traduction proposée par Chazaud, et admettre les Saint-Chabrais comme fondateurs du nouveau prieuré de La Chapelaude. Plus tard, cette famille s’est intéressée au sort des Cisterciens des Pierres et place une des siennes, âgée, parmi les moniales cisterciennes de l’abbaye de Bussière.

Dès le XIe siècle, des liens sont attestés avec la seigneurie d’Huriel, et confirmés au XIIIe siècle.

Nous observons là un nouveau parallèle entre l’histoire du Berry du Sud et celle de la Marche, qu’aucune limite à part celle, théorique, des diocèses, ne semble avoir séparées. Nous relevons de plus une preuve supplémentaire de la grande hétérogénéité de certains petits fiefs, possédant des dépendances dans des espaces éloignés du cœur des seigneuries.

 

abbaye des Pierres

 

© Olivier Trotignon 2021

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8 janvier 2019 2 08 /01 /janvier /2019 15:15

 

Aucun connaisseur sérieux du patrimoine médiéval ne pourrait passer sur la petite route qui relie le bourg de Mers-sur-Indre au village d’Ardentes sans manquer de remarquer, au lieu-dit Presles, les vestiges d’une volumineuse motte féodale érigée à quelques dizaines de mètres du cours de l’Indre. Naïvement, un panneau l’indique comme tumulus, qualification reprise, comme pour d’autres sites médiévaux, par l’Institut Géographique National sur ses relevés topographiques.

Si certains peuvent encore hésiter entre les deux appellations, et donc entre deux époques, le site de Presles est incontestablement médiéval. Ce modèle de motte lenticulaire, cernée de fossés encore apparents, est une construction classique souvent observée à la période paléo-féodale, fin Xe ou XIe siècle.

 

Les archives régionales confirment cette ancienneté. Si le Fulco de Praella cité par le cartulaire de l’abbaye de Vierzon en 1018 est un simple indice, et peut-être un homonyme, le cartulaire du prieuré limousin d’Aureil signale qu’un certain Ugo de Praelis était, vers 1100, proche de grands seigneurs régionaux comme Adalard Guillebaud, Déols et Lignières. Régulièrement, au cours des siècles suivants, les monastères locaux - Orsan, la Prée, le Landais, la Vernusse - reçoivent des dons de la famille de Presles. Autre indice de puissance, cette participation d’Hubliers de Praele, en 1254, à la chevauchée du comte d’Anjou en Hainaut aux cotés des seigneurs de Déols, Culan, Sully et Sancerre. Il est possible que les de la Presles, chevaliers et damoiseaux à Faverdines, dans le Cher, au XIIIe siècle, soit une branche cadette des seigneurs de l’Indre.

Ces données textuelles expliquent l’importance du volume de la motte de Presles, d’une hauteur estimée à une vingtaine de mètres selon le site internet de la commune de Mers-sur-Indre. Ce monument n’est hélas pas intact. La forme en cratère de la butte féodale s’explique par des soustractions de remblais à des fins diverses, comme on le voit sur d’autres vestiges régionaux, transformés en carrières.

 

La vraie surprise qui attend le visiteur n’est pas la motte en elle-même, aussi impressionnante soit-elle, mais, dans le taillis juste au sud, la présence d’un second ouvrage circulaire ceint de fossés, lui même accolé à une vaste structure fossoyée polygonale, relief probable d’une basse-cour. Sur le cadastre napoléonien, cette partie est qualifiée de « cimetière » et la parcelle arrondie de « chapelle ».

 

Sans vouloir m’avancer sans un relevé précis de toute la structure -il s’agit d’une propriété privée dont les propriétaires n’interdisent pas l’accès, ce qui n’est pas une raison pour abuser de leur largesse- nous sommes peut-être à l’emplacement d’un habitat seigneurial permanent, plus confortable que le donjon antérieurement bâti sur la motte, ayant accueilli une chapelle. A l’abandon du site, l’ancienne basse-cour peut avoir abrité des sépultures, comme c’est le cas en Berry autour d’une foule d’édifices religieux.

 

La motte, ou plutôt l’ensemble castral de Presles se révèle donc un lieu d’un très grand intérêt pour l’histoire régionale.

©Géoportail

 

© Olivier Trotignon 2019

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30 septembre 2018 7 30 /09 /septembre /2018 22:57

Les Archives nationales conservent une collection de chartes très intéressantes concernant plusieurs seigneuries situées sur le territoire de l’ancien diocèse de Bourges. Parmi ces pièces d’archives, une retient particulièrement l’attention.

En 1234, Archambaud, seigneur de Bourbon, interdit aux Juifs résidant dans l’ensemble de ses fiefs de pratiquer l’usure.

Ce n’est pas la première fois que le sire de Bourbon s’opposait à cette pratique, totalement intégrée de nos jours, consistant à prêter de l’argent à un tiers avec un certain pourcentage d’intérêts. Déjà, en 1223, Archambaud, présent à Paris, avait apposé son sceau à une charte rédigée à l’initiative de son souverain, Louis VIII, visant à interdire aux Juifs du royaume le prêt à usure. Parmi les évêques et nobles réunis pour cette cérémonie, plusieurs noms évoquent des personnalités éminentes des régions du Centre et de l’axe ligérien : Henri, seigneur de Sully, Guillaume de Chauvigny, seigneur de Châteauroux, Robert de Courtenai, bouteiller de France et seigneur de Mehun, la comtesse de Nevers, la duchesse de Bourgogne ou encore le comte de Blois. Le texte royal précise que les signataires ont, ou n’ont pas, de Juifs sur leurs domaines.

Il est difficile de savoir pourquoi Archambaud de Bourbon a mis plus de dix ans pour passer du principe aux actes, mais on relève dans le même fonds d’archives la trace d’un prêt de 4000 livres tournois qu’il a lui-même accordé au comte de Nevers et à sa femme, et qui commence à lui être remboursé en 1239. Les deux évènements ont peut-être un lien entre eux.

Peut-on pour autant parler d’antisémitisme ? Ce terme, synonyme d’inhumanité, est inadapté aux sentiments qui ont poussé Archambaud à prendre des mesures coercitives à l’encontre de certains de ses sujets. Ceux-ci, selon le dogme chrétien, passaient pour d’éternels étrangers dans l’Occident médiéval. Mis à l’écart de la société et de ses codes, les Juifs échappaient à une règle qui voulait que, le temps n’appartenant qu’à Dieu, toute usure était proscrite entre Chrétiens. Certains d’entre eux étaient devenus prêteurs, gagnant leur vie du commerce de l’argent. 

 

 

On ne saura jamais combien de fidèles aux traditions judaïques furent frappés par l’édit du seigneur de Bourbon, dont la seigneurie comptaient quelques villes entre l’actuel Bourbonnais et la basse-Auvergne assez importantes pour accueillir des communautés. Archambaud ne cherchait pas, c’est presque certain, à affaiblir des concurrents : les revenus de ses fiefs étaient très largement supérieurs aux sommes manipulées par les prêteurs juifs. Son ambition était spirituelle, au même titre qu’une croisade ou une persécution d’hérétiques : éliminer toutes les aspérités troublant l’harmonie d’un monde chrétien qu’on espérait toujours plus parfait et accompli.

 

© Olivier Trotignon septembre 2018

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17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 09:02

Sully-château

 

Pour beaucoup, lorsqu’on évoque le mot “Sully”, se forme l’image d’une sorte de sage barbu le cou enserré par une fraise à la mode du temps d’Henri IV, fidèle à la culture héritée du patient travail nos anciens instituteurs. Pour un historien du Berry, ce nom propre éclaire une partie du passé de sa région, à une époque où le paysage féodal était en passe de se composer.

Sully est une seigneurie ligérienne proche de l’Orléannais, qui a su dès l’aube du XIe siècle, se fixer dans le nord de l’actuel département du Cher, aux Aix et à la Chapelle. Ces deux bourgs sont associés au cours du XIIe siècle au patronyme d’un de leurs seigneurs, Gile, ou Gilon de Sully. Ils deviennent ainsi les Aix et la Chapelle du sire Gilon, dominus Gilo, en latin, et dam Gilon, en langage de l’époque. Ainsi se forme les toponymes encore en usage aujourd’hui. 

Ces premiers pas en Berry s’accompagnent de l’édification de mottes castrales autant pour garantir la sécurité des nouveaux arrivants que d’affirmer leur souveraineté sur leurs terres et ceux qui les cultivent. L’une d’elle, entourée de haies pour renforcer son efficacité, comme c’est le cas ailleurs dans la région (les textes citent une haie du seigneur de Lignières près de Chezal-Benoît, au XIIe siècle), donne son nom à la ville des Aix-d’Angilon: Haia domini Giloni, la haie du seigneur Gilon.

Très vite, se pose la question des cadets de famille, qui n’héritent pas du pouvoir de leurs aînés, mais qui réclament une terre pour y vivre. Les deux villages,  les Aix et la Chapelle, sont accordés comme apanages à certains d’entre eux. A Sens-Beaujeu, en Sancerrois, c’est une branche des Sully qui reçoit la terre en fief, et qui y prospère. On peut admirer l’effigie d’un de ses seigneurs sur une dalle funéraire conservée dans l’église de Méry-es-Bois, objet d’un billet sur ce blog il y a quelques années. Sur le territoire de cette commune se rencontrent les vestiges d’une “motte-Seuly”.

L’emprise des Sully ne se limite pas au Haut-Berry. Au cours du XIIIe siècle, cette famille réussit son implantation en Boischaut, profitant du démembrement de l’ancienne seigneurie de Charenton, tombée en quenouille. Bruère-Allichamps, Orval, Epineuil entrent dans l’orbite de la grande seigneurie ligérienne, qui devient protectrice des moines de Noirlac, succédant ainsi aux anciens Charenton. Tout près d’Epineuil, la petite cité fortifiée de Vallon-en-Sully porte leur nom.

Bourges accueille aussi des fils de cette famille, mais sur son siège archiépiscopal, cette fois. Sully donne quatre archevêques à la ville: Henri de Sully. 1183-1199, Simon. 1218-1232, Jean. 1261-1272 et Guy. 1276-1280. C’est au temps du premier d’entre-eux que commencent les travaux qui donnent le jour à l’actuelle cathédrale.

 

​​​​​​​© Olivier Trotignon 2013

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26 janvier 2013 6 26 /01 /janvier /2013 11:30

église-incendiée

 

Il y a mille et une manières d’aborder cette période d’une grande richesse historique que fut la guerre de 100 ans. J’ai choisi de tester une source documentaire particulière, sur une durée limitée, pour évaluer les conséquences du début du conflit pour la population et l’économie régionale.
Quand j’étais étudiant en maîtrise à Tours, notre directeur de mémoire, le professeur Bernard Chevalier et son équipe universitaire, avait entrepris une tâche ambitieuse et passionnante: faire dépouiller par les étudiants en histoire médiévale les registres judiciaires du Parlement de Paris pour l’actuelle région Centre. La consigne était alors de lire des microfilms, d’isoler les actes intéressants et de les résumer. L’immense majorité de la collecte concernait des lettres de rémission, ces actes délivrés par la chancellerie royale permettant, contre argent, d’arrêter la machine judiciaire contre des criminels qui avouaient le détail de leurs fautes. La lettre de rémission n’était pas une absolution, juste une suspension définitive des procédures. Elle permettait aux anciens criminels de vivre librement, au roi d’améliorer l’état de ses finances et désormais sert aux historiens de mine d’informations.
Une précision: le Droit de l’époque était le reflet de son temps. Notre morale peut être heurtée par certaines affaires. Le patriotisme, la légitime défense ou le service de la Nation sont des concepts ignorés ou presque au Moyen-âge. Méfions nous, comme toujours, des jugements de valeur anachroniques.
La masse de documents collectés par les étudiants de Bernard Chevalier est proprement énorme. Je me suis contenté de les observer dans les 15 ou 20 années qui ont suivi l’expédition du Prince de Galles en Berry et la défaite de Poitiers. Pour la chronologie des événements et l’analyse du phénomène dans sa globalité, beaucoup de confrères ont écrit des lignes nettement plus documentées que ce qui suit, qui n’a pas la prétention d’être exhaustif
L’irruption de la guerre dans le quotidien des Berrichons n’a pas plongé la région dans l’anarchie, juste dans des désordres géographiquement limités. On le sait: les lettres de rémissions ne portent pas la parole des victimes, mais celle des bourreaux, et des populations ont subi des atrocités sur lesquelles la justice est muette. Néanmoins, on relève une fréquence d’actes dans des secteurs géographiques bien particuliers qui témoignent d’une forte activités des bandes qui ont sévit au sud de la Loire.
Globalement, le Berry a moins souffert que la Touraine, la vallée de la Loire, l’Orléannais et la Beauce. Les troupes étrangères, ou placées sous la bannière anglaise ont pris Aubigny-sur-Nère, la basse-cour du château de Valençay, Saint-Chartier, Châteaumeillant, Levroux, Le Blanc... De là sont organisées des expéditions de prédation, mais aussi du commerce régulier. On voit les Anglais voler du bétail, des chevaux, rançonner des habitants mais aussi vendre du cuir à Aubigny. Certains capitaines prennent la place des seigneurs légitimes, tel le célèbre Arnaud de Cervolles qui se déclare seigneur de Châteaumeillant. On suppose donc qu’ils prélèvent les droits et taxes, ce qui ne doit pas changer grand chose pour les habitants des fiefs soumis à l’impôt. Les dégâts qu’ils provoquent sont difficiles à évaluer. Léré est brûlé, les archives de l’abbaye de Massay détruites, la champagne berrichonne est dévastée. Les habitants de Dun-le-Roi se réfugient dans le château, trois moulins sur l’Yèvre sont détruits devant Bourges, qui entreprend des travaux de renforcement de ses défenses: les habitants obtiennent en 1359 le droit de pêche dans les fossés nouvellement creusés. En prévision des attaques, le prévôts de Concressault évalue ses forces et passe ses hommes en revue. Jean Rigaud, équipé en tenue de guerre, revient de ce rassemblement et se fait moquer de lui par un voisin.
La noblesse locale n’a pas d’attitude univoque. Certains féodaux meurent, ou sont fait prisonniers à Poitiers. Des chevaliers obéissent au roi de France et prélèvent des vivres dans la campagne pour approvisionner les citadelles Valois avec une zèle qui provoque des désordres: le chevalier Guillaume des Barres est attaqué près de Sancoins par une troupe de paysans mécontents (4 sont tués) et capture un convoi de vivres et de vêtements qu’il croyait destiné aux Anglais, ce qui provoque des plaintes devant la justice. D’autres servent l’Anglais, lui procurent vivres et assistance stratégique, commettent des crimes de guerre en son nom. Leurs biens sont confisqués par le roi de France qui distribue les bénéfices à ses chevaliers fidèles, en récompense de leur soutien.
On sait peu de choses sur la paysannerie à cette époque. Elle subit, et agit rarement, sauf pour venger des crimes ou son déshonneur. Un homme tue sa femme pour l’avoir quitté trois fois pour aller vivre avec les Bretons de Buzençais.  La noyade est, si j’ose dire, à la mode. On trouve quelques cas d’Anglais ou de pillards apparentés noyés dans des étangs ou des rivières, en représailles. Elle doit payer les rançons des seigneurs otages depuis le désastre de Poitiers, supporter le pillage de ses troupeaux,  le viol de ses filles et les rafles de supplétifs. Plusieurs jeunes, ou anciens jeunes gens racontent avoir été forcés de suivre les Anglais, routiers ou Bretons pour les servir et les accompagner dans leurs raids, parfois jusqu’en Bretagne ou en Auvergne. Il est difficile de savoir si les déclarants sont sincères ou s’ils ont suivi de leur plein gré les hommes d’armes, attirés par un mode de vie pour le moins aventureux. L’ennemi n’est pas seul à recruter des auxiliaires locaux: les Français pratiquent aussi ces enrôlements douteux.
Si on ajoute à toutes ces misères les crimes ordinaires, la circulation de fausse monnaie et les cas de peste, on admettra que la vie en Berry dans les années 1356-1370 nécessitait un certain courage au quotidien.

 

Les pays de la Loire moyenne dans le Trésor des chartes - Berry, Blésois, Chartrain, Orléanais, Touraine - 1350-1502, (Archives nationales, JJ 80-235), édité par Bernard Chevalier, 1993

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29 octobre 2012 1 29 /10 /octobre /2012 09:54

cavalier-chapiteau

Lors de mes recherches aux Archives départementales du Cher et de la Creuse, il m’est arrivé de lire des actes souscrits à l’occasion de la croisade contre les Albigeois. Les sources sont de deux natures: narratives, à partir des chroniques monastiques et diplomatiques, à travers les dons accordés aux établissements religieux par les nobles déclarant leur intention de s’associer à ce grand événement.
S’il est inutile de résumer ce long conflit, sur lequel une foule d’auteurs ont publié, il me semble intéressant de rappeler quelques unes des coutumes qui accompagnaient le départ des Berrichons et de leurs voisins sur les routes de la Croisade, aussi bien en Albigeois que vers l’Orient.
Trois conditions matérielles doivent être réunies pour qu’un seigneur entreprenne son voyage:
- il lui faut réunir les fonds nécessaires à la couverture de ses dépenses;
- son fief doit être confié à une personne en mesure de se substituer à son autorité seigneuriale;
- il doit désigner un héritier pour lui succéder en cas de décès.
Spirituellement, le croisé s’assure que les communautés religieuses influentes diront des prières pour son salut. Les dons aux monastères et églises s’ajoutent aux frais de route.
Ces frais peuvent être multiples et augmentent avec la distance: nourriture, hébergement, maréchalerie, achat de chevaux, mulets ou ânes, remplacement d’équipements perdus et le pire, la rançon en cas de capture. Le revenu de l’impôt exceptionnel pour le départ en croisade étant insuffisant, beaucoup de seigneurs vendent des terres ou hypothèques des biens. Tous ont espoir de se rembourser sur d’hypothétiques butins.
Un seigneur, un vassal de confiance, un officier seigneurial, un parent proche et parfois sa propre épouse tiendront les terres en ordre, rendront la justice et expédieront l’ordinaire jusqu’au retour du croisé. Son fils aîné, un neveu ou un parent proche prendra sa succession en cas de malheur.
La décision de se croiser engage presque toute la société qui gravite autour de celui qui va partir, ce qui explique la relative abondance de mentions dans la documentation médiévale.
Deux chroniques régionales, au moins, font écho à des départs vers le Languedoc, celle de l’abbaye de Déols et celle de Vierzon.
Dans les archives consultées, plusieurs abbayes sont concernées par des dons seigneuriaux: Déols, Vierzon, Chalivoy et Bonlieu, dans la Creuse. Un seigneur de Vierzon dote 38 églises à l’occasion de son engagement.
Le sommet de la pyramide féodale régionale est impliqué dans cette croisade. Les seigneurs de Déols, Issoudun, Vierzon, Sancerre, Bourbon, Mehun participent à la guerre, de même que, plus au sud, un vicomte d’Aubusson. Ces personnages ne se déplaçant jamais seul, il faut ajouter un nombre indéterminé de combattants dans leur suite. A titre individuel, peu de petits chevaliers s’engagent, mais il n’est pas du tout  certain que les archives soient complètes. Je n’ai relevé le départ, ou l’intention de prendre la croix que du seigneur d’Epignol, vers Sancerre, celui de Mérinchal, aux sources du Cher, et un officier de l’entourage des Déols.
Comme conséquence directe du conflit, Guy Devailly nous apprend, dans sa thèse (p.375), que le seigneur d’Issoudun est mort à cette occasion.

© Olivier Trotignon 2012

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 10:13

Hérisson

 

Cet épisode de l’histoire régionale n’est connu que par une très brève mention au bas d’une charte (n°108) recopiée dans le cartulaire de l’abbaye Saint-Sulpice de Bourges. L’acte est daté du mois où Raoul prit le castrum d’Hérisson. Si l’année n’est pas explicitement précisée, plusieurs indices temporels permettent de situer l’événement au milieu du XIe siècle.
Aucune difficulté pour identifier le Raoul cité dans le texte: contrairement à une idée reçue, largement propagée par la littérature et certains historiens peu regardants sur les anachronismes, plus on est élevé dans la hiérarchie féodale plus le nom est bref. Pour les contemporains, le nom de Raoul, sans mention de surnomination toponymique, ne peut désigner qu’un seul seigneur, Raoul, seigneur de Déols. Dans ce Berry féodal dont une grande partie de l’histoire nous échappe, la prise du château d’Hérisson dut avoir un retentissement considérable. Tout un pan de l’organisation géopolitique régionale venait d’être bousculé.
Voyons le contexte. Dans cet immense Berry du Sud, qui couvre un territoire s’étendant du Poitou à la Bourgogne et l’Auvergne, deux seigneuries principales construisent petit à petit leur espace politique. A l’ouest, les Déols, qui s’étendent lentement vers l’est et la vallée du Cher, et à l’est Bourbon, fixé sur un périmètre massif délimité par des accidents du relief ou des massifs forestiers. La frontière occidentale de cette ancienne seigneurie est matérialisée dans le paysage par une vaste barre rocheuse qui surplombe la rive droite du Cher sur plusieurs dizaines de kilomètres, percée par endroits par des vallées étroites qui sont les seuls axes de circulation pratiques entre la vallée du Cher et le cœur du domaine bourbonnais. Une de ces entrées, la vallée de l’Aumance, est verrouillée par une forteresse, Hérisson, tenue par un viguier de Bourbon, ce qui présente l’avantage de ne pas confier la place à un vassal, toujours susceptible de félonie.
C’est cette place forte qui tombe aux mains des berrichons pour quelques jours, mois ou années. Vers 1070, un nouveau viguier est en place, preuve que Bourbon est rentré en possession de son bien par rachat, négociation ou reconquête.
Cet épisode est difficile à analyser. Hérisson a t-il été pris par le seigneur de Châteauroux suite à un plan de conquête planifié, ou suite à un coup de main surprise à l’issue d’une chevauchée dans ces immenses landes peu peuplées qui occupaient le paysage en ce début d’ère féodale?
Du castrum primitif d’Hérisson il ne reste aucun vestige, la fortification de terre et de bois ayant été remplacée aux siècles suivants par une belle forteresse dont les ruines donnent à cette partie de la vallée un charme irrésistible. Un bel endroit à découvrir autant pour la densité de son passé que pour l’esthétique générale du lieu.

 


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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 10:24

ASorel1

 

J'avais été, en 2006, invité par la Société Française de l'Histoire de la Médecine à présenter, lors de son colloque à Bourges, un court exposé sur les établissements hospitaliers en Berry à la période médiévale. Les participants avaient eu le privilège, lors de cette journée, d'assister à une remarquable présentation du docteur Philippe Charlier, coordinateur de l'équipe pluri-disciplinaire qui résolut, en 2005, l'énigme de la mort d'Agnès Sorelle. Voici un compte-rendu de son article:
Qui a tué la Dame de Beauté? Etude scientifique des restes d'Agnès Sorel (1422-1450), Histoire des Sciences Médicales, tome XL - n°3 - 2006
complété de quelques ajouts personnels.

 

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Agnes Sorel ou Seurelle, comme on le voit gravé dans son épitaphe, n'est pas à proprement parler une figure du Moyen-âge berrichon. Celle qui porte sur son tombeau le titre de dame de beauté et de coquetterie n'a fait que résider dans la région en compagnie du roi Charles VII, dont elle était la maîtresse "officielle" mais son nom demeure attaché à des lieux prestigieux comme Mehun-sur-Yèvre, Bourges et Bois-Sir-Amé.
A l'occasion du retour de son monument funéraire et de ses cendres dans la collégiale Saint-Ours de Loches, en Touraine, une équipe de chercheur a pu se pencher sur les restes de cette femme morte dans des conditions mystérieuses en 1449, présentant les symptômes d'un empoisonnement. Après avoir confirmé l'identité du cadavre au moyen d'une reconstruction faciale informatique combinant les traits gravés dans le marbre blanc de son gisant et une portion de crâne retrouvée dans l'urne funéraire contenue dans la tombe, l'attention des chercheurs s'est portée sur un faisceau d'indices conduisant à un surdosage d'un traitement à base de fougère et de mercure destinée à combattre un des fléaux de l'époque, le vers intestinal.
L'une des plus belles femmes de son temps était, même si cela peut chagriner les esthètes, comme tous ses contemporains, habitée par toute une faune parasitaire dont l'ascaris était l'hôte privilégié, ce qui n'était pas sans conséquences sur son quotidien, y compris lors de ses transports amoureux avec son royal amant. Pour remédier à ces désagréments, et le lecteur comprendra ma discrétion naturelle à taire les détails, Agnès Sorel suivait un traitement à partir de fougère mâle, destinée à détendre les viscères, et de mercure, prévu pour en déloger les parasites. Les potards de l'époque dosaient au plus juste le remède, afin d'éviter les accidents. Pourtant, quelques jours avant son trépas, la belle Agnès fut prise, d'après une chronique de l'époque, de terribles douleurs abdominales, ce qu'on appelait alors un "flux de ventre". Son haleine se mit à empester si fort qu'elle comprit que la mort serait la seule issue à ses tourments. Après trois jours de souffrances, la belle s'éteignit, avec tous les symptômes d'un empoisonnement aigu.
Les recherches du docteur Charlier et de ses confrères ont mis en lumière la présence de 10.000 à 100.000 fois plus élevée que nécessaire de mercure dans l'organisme de l'infortunée jeune femme. Ce surdosage, peut-être accidentel, ressemble beaucoup aux conséquences d'un geste criminel.
Il ne reste d'elle aujourd'hui que quelques fragments de sa dépouille qui reposent sous un des plus beaux gisants de marbre blanc de toute la région Centre, un monument à ne surtout pas manquer si vous êtes de passage à Loches....

 

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 14:55

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Dans un état de conservation remarquable, le gisant du chevalier Guillaume de Naillac est une pièce incontournable du riche patrimoine du sud du département de l’Indre. Conservée dans l’église de Gargilesse, cette dalle funéraire a été réalisée dans la seconde moitié du XIIIe siècle pour sceller la tombe du seigneur du lieu, ancien croisé, décédé en 1266.

 

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Guillaume n’est pas inconnu de l’histoire régionale. Fils du chevalier Hugues de Naillac, lui même seigneur de Gargilesse, il se reconnaît vassal de Guillaume de Chauvigny, seigneur de Châteauroux en 1229. En 1254, accompagnant son seigneur, il participe à la chevauchée du comte d’Anjou en Hainaut. Ses armes - deux léopards d’argent sur fond d’azur - sont décrites dans l’armorial Bigot. En 1261, avec Pierre, son fils, lui aussi chevalier, il se déclare homme-lige de l’archevêque de Bourges, qui avait des droits sur Gargilesse. D’autres actes mineurs conservés aux archives départementales de l’Indre et du Cher, ont été souscrits à son initiative, ou le citent.
Membre d’une petite féodalité rurale solidement implantée dans le sud du Berry, Guillaume de Naillac a voulu laisser de son séjour terrestre l’image d’un noble de son temps, les pieds posés sur un chien, tête nue et longue chevelure, en robe de chevalier ceinte et fermée par une grande fibule. Son épée, au pommeau crucifère et à la poignée de corde, repose à son coté gauche, dans son fourreau. Une aumônière pend à sa ceinture.

 

gisant-Gargilesse-epee

L’épitaphe en latin n’a pas été sculptée à plat, mais verticalement sur le rebord extérieur de la dalle. Le lapicide, même s’il exécute un travail soigné, fait une faute dans la titulature de Guillaume en le qualifiant de “milles”, ce qui peut indiquer qu’il a obéit à une commande orale ou que celui qui lui a dessiné le modèle n’avait qu’une connaissance approximative du latin.

 

gisant-Gargilesse-epitaphe

Le gisant de Guillaume de Naillac, peut-être la plus belle représentation chevaleresque de tout le Berry, a connu une étrange postérité, en entrant, comme nous l’avions déjà évoqué dans un article précédent, dans les traditions populaires locales. Surnommé saint Greluchon, l’image de l’ancien seigneur du lieu, se vit, à une époque où la médecine n’était encore que balbutiante, reconnaître des pouvoirs de fertilité. Les dames venaient, d’après la légende, pratiquer des rites dont je laisse le détail à l’imagination des lecteurs et lectrices, dans l’espoir de connaître un jour les joies de la maternité. Plus sobrement, les visiteurs jettent aujourd’hui de l’argent au pied de la statue, peut-être animés par les mêmes espoirs?
Toute proche des sites de Crozant, de Cluis et de Saint-Marcel, l’église de Gargilesse doit impérativement figurer sur un programme de découverte du patrimoine médiéval de la région.

 

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Dans l'objectif de partager avec le grand public une partie du contenu de mes recherches, je propose des animations autour du Moyen-âge et de l'Antiquité sous forme de conférences d'environ 1h30. Ces interventions s'adressent à des auditeurs curieux de l'histoire de leur région et sont accessibles sans formation universitaire ou savante préalable.
Fidèle aux principes de la laïcité, j'ai été accueilli par des associations, comités des fêtes et d'entreprise, mairies, pour des conférences publiques ou privées sur des sujets tels que:
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J'observe depuis quelques mois la fâcheuse tendance qu'ont certains visiteurs à me contacter directement pour me poser des questions très précises, et à disparaître ensuite sans même un mot de remerciement. Désormais, ces demandes ne recevront plus de réponse privée. Ce blog est conçu pour apporter à un maximum de public des informations sur le Berry aux temps médiévaux. je prierai donc les personnes souhaitant disposer de renseignements sur le patrimoine ou l'histoire régionale à passer par la rubrique "commentaires" accessible au bas de chaque article, afin que tous puissent profiter des questions et des réponses.
Les demandes de renseignements sur mes activités annexes (conférences, contacts avec la presse, vente d'ânes Grand Noir du Berry...) seront donc les seules auxquelles je répondrai en privé.
Je profite de cette correction pour signaler qu'à l'exception des reproductions d'anciennes cartes postales, tombées dans le domaine public ou de quelques logos empruntés pour remercier certains médias de leur intérêt pour mes recherches, toutes les photos illustrant pages et articles ont été prises et retravaillées par mes soins et que tout emprunt pour illustrer un site ou un blog devra être au préalable justifié par une demande écrite.