A l’occasion de son voyage scolaire sur la cote du Devon, en Grande-Bretagne, j’ai chargé ma fille de la délicate mission suivante: photographier les gisants
médiévaux visibles dans la cathédrale gothique d’Exeter.
Pour elle, les conditions n’ont pas été simples, munie d’un appareil tolérant mal les lumières faibles et avec l’interdiction de se servir d’un flash. Plusieurs
photos présentent de ce fait un léger flou mais restent tout à fait exploitables pour un projet comparatif des monuments funéraires anglais et français des régions du Centre.
Exeter est en effet un lieu connu des amateurs de sculpture mortuaire pour abriter plusieurs gisants médiévaux et modernes, tant de membres de l’aristocratie que du clergé. On y trouve même un rare transi post médiéval, qui échappe au cadre de cet article.
Une première pierre attire l’attention. Elle date du XIVe siècle et porte l’effigie du comte Hugues de Courtenay et de sa femme, couple seigneurial typique et bien représenté dans la sculpture française. L’originalité de cette pièce porte essentiellement sur le choix des animaux couchés aux pieds des défunts. Si, pour le comte, le lion s’imposait, plus rares sont les deux cygnes aux cous embrassés qui veillent au repos éternel de sa compagne.
Plus anciennes, les trois tombes suivantes présentent une originalité qu’on n’observe pas dans le centre de la France. Les chevaliers en armes qui y sont représentés ne gisent pas sur le dos, bassin et épaules plaqués à la pierre, mais sont légèrement de biais, comme adossés au mur du fond de leur enfeu. Les photographies ne sont pas assez précises pour déterminer quels animaux ont été sculptés au pied des statues.
En revanche, la tenue de combat et l’armement sont conformes aux usages continentaux.