Je me souviens, il y a trente ans, simple étudiant de première année de DEUG à la faculté d’Histoire d’Orléans, avoir écouté parler pour la première fois, dans un cours d’un de mes maîtres, Françoise Michaud-Freyjaville, de l’oratoire carolingien de Germigny-des-Prés. Trésor lointain et inaccessible avec mes moyens de l’époque, un vélo à cinq vitesses dont une ne marchait plus, j’avais mis dans un recoin de ma mémoire ce lieu qu’il me faudrait visiter tôt ou tard. Plus tard que tôt, en l’occurrence, car c’est lors d’un de ces derniers hivers que j’ai eu enfin le loisir d’explorer ce lieu.
Cet oratoire était attaché à la villa ligérienne que possédait Théodulphe, supérieur de la toute proche abbaye de Fleury, aujourd’hui Saint-Benoît-sur-Loire, évêque d’Orléans et conseiller de Charlemagne.
Outre la relative rareté des constructions médiévales datant d’avant l’an 1000 dans nos région, cette belle petite église recèle un trésor unique en son genre dans tout le périmètre de l’ancienne Gaule: une mosaïque, de style byzantin, représentant l’Arche d’alliance. Les maîtres verriers de l’époque ont su produire des verres dorés dont l’éclat n’a pas été terni par les ans, et les photos qui illustrent cette page ne sont qu’un pâle reflet de la splendeur de cette composition.
Plusieurs chapiteaux épigraphes renforcent l’intérêt de ce site majeur.
Bien moins connu que l’abbatiale de Saint-Benoît-sur-Loire, toute proche, le site de Germigny est un détour obligé pour tous les amateurs de culture médiévale.
© Olivier Trotignon 2012