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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 21:35

Noirlac-luminaires-1

Le cellier

 

L'une des finalités de ce blog est d'aider le plus grand nombre à découvrir et s'approprier la culture médiévale, en cherchant à trahir le moins possible l'esprit et la culture des gens qui nous ont précédé. Au contact du souvenir d'un passé qui, comme le chantait Alan Stivell, dans nos terroirs, "sourd au moindre coup de pioche", j'essaie dans la mesure du possible de m'effacer pour laisser aux vestiges et aux anciens textes le soin de vous parler eux-mêmes de la civilisation qui les a générés.
C'est pourquoi j'ai intérieurement hurlé en parcourant les salles de l'ancienne abbaye cistercienne de Noirlac.
Alerté par un article signé par la journaliste Anne-Lise Dupays, dans l'Echo du Berry de la semaine dernière, j'ai voulu me rendre compte par moi-même d'une nouvelle extravagance frappant l'antique monastère et ainsi sondé l'abyssale profondeur de la prétention de notre société moderne à l'égard de la culture médiévale.
Comment vous dire? Pour moi, une abbaye comme Noirlac se suffit à elle-même. La qualité des restaurations qui l'ont sauvée de la ruine nous la présente comme un espace en devenir, prêt à être occupé par les moines et leurs convers, il y a presque huit siècles. Pas comme un lieu de création prétendument inspirée pour artistes en mal de sensations. Pas comme un lieu de rendez-vous pour oisifs nourris d'idées révolutionnaires en matière de création et d'introspection égocentrique.
Noirlac est un lieu où celle et celui qui cherchent le passé doivent pouvoir s'émerveiller sans obstacle et sans fraude devant une branche de la spiritualité médiévale.
Alors, que vient faire dans ces lieux cette cacophonie de luminaires aussi gracieux que des obus de 75, ces lampions rétro-éclairés anti-panique qui polluent de leur timbre vert le cloître et ces œuvres prévues pour réveiller les sens des visiteurs, rendant du coup invisibles les lieux et inaccessibles les schémas de la pensée cistercienne?
Noirlac va mal. On cherche à en faire un lieu rentable, accessible comme une vulgaire bouche de métro, sans déférence aucune pour le siècle qui a dessiné ses plans et taillé ses pierres.
Personnellement, de ma position d'historien de la période médiévale, je réprouve cette attitude. Laissons les murs parler aux visiteurs sans artifice.
Pour vous forger votre propre opinion, voici un florilège subjectif assumé de l'esprit qui hantait le vieux monastère de moines blancs pendant les journées du Patrimoine 2012.

 

Noirlac-luminaires-2

Le réfectoire

 

Noirlac-luminaires-3

L'abbatiale

 

Noirlac-luminaires-4Le cloître

 

 


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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 18:33

bouffons

 

Il ne viendrait à l’esprit de personne de présenter un film de science-fiction, genre Guerre des étoiles, comme une juste image de ce qu’a été la conquête spatiale à l’époque où Américains et Soviétiques se disputaient le ciel en pleine Guerre Froide.
C’est cette comparaison qui me vient à l’esprit les rares fois où je visite des fêtes ou marchés dits “médiévaux” qui sont, on est navré de le constater, plus proches du carnaval que de la reconstitution historique.
Il m’est arrivé de voir sur ces fêtes des puristes, des gens, jeunes ou moins jeunes, cherchant la perfection dans le détail d’un équipement sur un costume ou sur un harnachement, et ayant la discrétion de ne pas déclamer de manière péremptoire qu’ “au Moyen-âge, c’était comme ceci ou comme cela...”. Comme je l’écrivais dans un précédent billet, je ne partage pas leur passion, mais je reconnais leur travail, travail qui n’est pas plus respecté que celui des chercheurs dans nombre de sites où la période médiévale sert de prétexte à faire rentrer de l’argent dans les caisses de comités des fêtes ou de propriétaires de châteaux ou d’abbayes.
Certes, les temps sont rudes, les subventions se font rares et tout le monde a bien le droit de s’amuser.
Mais alors, à part le site qui accueille la manifestation et quelques efforts pour donner une ombre d’authenticité à l’ensemble, je n’arrive pas à accorder le moindre qualificatif de médiéval à des commerçants qui vendent t-shirts imprimés, grigris indiens, poteries régionales, bijoux maison, à de la musique venue des Balkans, à des costumes agrémentés de plumes de chouette, d’oreilles d’elfe en caoutchouc ou des fausses blessures sanguinolentes à souhait, et je passe sur les vêtements taillés dans du tissu industriel, portés avec des chaussures de sport et une pochette en sautoir pour le téléphone portable et le paquet de cigarettes.
Beaucoup de propriétaires de parcs floraux reconstitués autour de vieilles demeures ont la prudence de parler de jardins d’inspiration médiévale, et cette réserve les honore. Soyons donc comme eux vigilants sur le vocabulaire qu’on emploie. Qualifier une fête locale de carnaval ou de rencontre autour du Moyen-âge permettrait peut-être au grand public de faire la part des choses, et éviterait que les visiteurs pour lesquels la période antérieure à 1450 n’est qu’un vague souvenir de la classe de 5e repartent avec une vision complètement factice d’une époque dont ces festivités éclipsent l’incroyable richesse.

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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 10:10

voleur

 

Il a quelques semaines, je rapportai  le cas d’un couple de pilleurs de sites archéologiques pris une main dans le sac et l’autre sur la poignée d’un détecteur de métaux par les gendarmes de Saint-Amand près d’un prieuré très connu par ici.
Permettez moi de vous présenter des malfaisants d’une autre espèce, qui hantent non pas les champs labourés mais les blogs en quête de pages entières à dérober à l’insu de leurs auteurs.
Le profil général est plutôt masculin et adulte, qui dissimule son identité derrière des pseudonymes navrants type grand seigneur du temps jadis. Le pilleur nouvelle vague gère des sites internet ou forums consacrés à la reconstitution médiévale. Bercé, je suppose, dans un fantasme de guerrier invincible et surtout bien au dessus des misérables contingences humaines, ce noble chevalier (au minimum, mais certains se proclament comtes, ducs ou rois) se conduit comme un vulgaire voleur à la roulotte, en copiant des articles complets pour les reproduire, illustrations comprises, sans aucune autorisation, sur leur propres espaces internet. J’ai été délesté de plusieurs pages depuis quelques mois et ai découvert qu’un de mes contacts les plus sûrs, dont le blog apparaît dans les liens à droite de votre écran, avait lui aussi fait les frais de ces raids de pillards informatiques.
Que les choses soient claires. J’ai de bons contacts avec des membres de groupes de reconstitution historique. Je ne partage pas leur passion, mais je les reconnais comme des amateurs sérieux avec lesquels on peut échanger dans des conditions normales. Quand ceux-ci se servent d’un article, ils y ajoutent le lien indispensable qui relie le billet à sa source. A chaque fois qu’un administrateur de site internet - mairie, office de tourisme, blog spécialisé... - m’a demandé à se servir de mes écrits, j’ai toujours accepté, sous réserve que sa démarche serve bien l’intérêt public et pas celui de groupuscules extrémistes.
Là, il s’agit de tout à fait autre chose. Parler de propriété intellectuelle à quelqu’un qui n’a ni la capacité ni le courage de faire des recherches et d’écrire peut sembler ambitieux, mais ce n’est pas un statut virtuel de pillard normand ou de templier qui impressionnera la Justice si d’aventure je portais plainte pour vol.
J’invite donc tous les gestionnaires de sites et forum qui se serraient servis dans mes blogs (Berry médiéval, le Livre de Meslon ou âne G N B) à se mettre en règle soit en mettant un lien bien visible à chaque notice “empruntée”, soit en l’effaçant, soit en en achetant les droits, comme pour la Presse.
Je recommande également à vous tous, auteurs de contenus sur Internet, à chercher votre nom ou le titre de vos pages sur un bon moteur de recherche. Des surprises vous y attendent!

© Olivier Trotignon 2012

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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 22:22

Souages1

 

Voici une information qui devrait satisfaire les amateurs éclairés de petit patrimoine ancien: un de mes correspondants m’a signalé, voici peu, l’évolution de la situation de la pierre à la dîme de l’ancien prieuré de Souages, dont nous avons parlé à plusieurs reprise dans ces pages.
Cette très rare pierre de capacité, mal datée (médiévale ou post-médiévale), était en effet dans une position délicate: sise sur une propriété privée, sans protection particulière, ses bassins à mesurer le grain étaient exposés à tous vents, et menacés par la pluie et le gel.
Plusieurs personnes s’étaient émues de cette situation de péril. Le Berry Républicain avait même, il y a plusieurs mois, consacré un grand article à ce vestige.
L’excellente nouvelle que m’a rapportée mon contact est la mise hors d’eau de la pierre. Quelqu’un s’est en effet chargé d’aménager un petit abri métallique qui isole l’objet de la rigueur des éléments.
Est-ce là l’aménagement le plus adapté qu’on aurait pu souhaiter pour la pierre à la dîme? Peu importe. Il faut, sincèrement, saluer l’initiateur de ce sauvetage et l’assurer de toute la gratitude d’un public attentif à la protection du patrimoine historique et archéologique régional.
Un bel objet à découvrir.

 

Souages2

 

 

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 08:49

monstre-Charente

 

Ça commence à devenir une habitude: la municipalité de Saint-Amand-Montrond a encore tiré un trait rouge sur une de mes activités. Comme je l’avais annoncé ici il y a un mois, et de vive voix à plusieurs personnes intéressées par le sujet, mon projet de conférence “Dieux et religions antiques en Boischaut” pour la nuit européenne des musées a été rejeté, sans explication, par le service culturel de la mairie. Cette délicate attention s’ajoute à plusieurs autres: organisation d’une “conférence” sur une personnalité locale à la même heure et à quelques dizaines de mètres du petit théâtre où j’étais venu, pour les Journées du Patrimoine 2010, soutenir un association culturelle locale, absence de représentant officiel de la municipalité lors de l’inauguration de la série de conférences “Une heure, une œuvre”, début 2011, censure de mes photographies illustrant le scandale des antennes de vidéo surveillance dans le bulletin municipal...
Je le sais, j’ai des défauts. Je ne porte pas de cravate, j’ai des mauvaises fréquentations (artistes, pacifistes, inspecteur Columb Boischaut...), je préfère le Rock à l’opérette, je ne suis membre d’aucune association ou obédience influente,  et, le pire de tout, je ne respecte qu’une seule hiérarchie, celle du ministère qui m’emploie.
Cette énième mésaventure ne m’inspire ni tristesse ni amusement, juste l’envie de relire Ubu roi, d’Alfred Jarry.
J’aurai bien, à l’avenir, le loisir de présenter cette conférence dans un cadre plus ouvert, ce ne sont pas les lieux pour travailler qui manquent dans la région.

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 08:54

antennes-2011-(2)

 

Certains d’entre vous s’en souviennent encore. L’été dernier fleurissait sur le toit de l’ancienne abbatiale des Carmes, classée Monument historique, de Saint-Amand-Montrond, dans le Cher, un invraissemblable bouquet de paraboles blanches, reliant des caméras de vidéo-surveillance urbaine au quartier-général de la police municipale locale. Cette découverte m’avait fait bondir, générant un article de protestation sur ce blog.

 

“Il est minuit, braves gens, dormez en paix...”

 

Outre le mécontentement de voir, et pour longtemps, la perspective sur un bâtiment d’une architecture assez peu fréquente dégradée, il m’avait paru curieux qu’une municipalité s’accorde des dérogations à des règles d’urbanisme imposées à ses contribuables. Le clocher de l’église paroissiale, également, subissait l’installation d’une antenne blanche sur son toit d’ardoise, selon des principes esthétiques assez éloignés du bon sens.

 

antenne-été-2010

été 2010

 

L’affaire était arrivée à un stade politique lorsque, à l’automne, les groupes d’opposition municipale avaient tenté, à leur tour, de raisonner les initiateurs de ce projet, inflexibles aux arguments que les uns et les autres avaient mis en avant.

 

Cachez ce blog que je ne saurais voir ...

 

Je m’étais donc résolu à attendre d’autes temps et d’autres mœurs pour voir ces horreurs disparaître du paysage. Le lecteur comprendra ma surprise, il y a quelques jours, en découvrant qu’une partie -une partie seulement- du dispositif de relais des images avait été déposé et remplacé par des parabolles noires fixées à l’intérieur, et non plus à l’extérieur du clocheton, ce qui prouve que l’assouplissement des postures les plus rigides est un exercice accessible à tous.
J’avoue ignorer totalement la nature de l’écueuil responsable de ce changement de cap, me réjouis de cette victoire partielle - le site n’a pas retrouvé son intégrité et l’antenne du clocher de l’église est toujours en place - et aimerais que ce dossier prouve la nécessité  que chacun d’entre nous reste vigilant sur les atteintes à la conservation du patrimoine, qu’il soit préhistorique, antique, médiéval ou beaucoup plus récent. On continue à reboucher des fossés de mottes castrales, on pose des volets roulants en PVC blanc sur des façades XVe... c’est un engagement de tous les jours ou presque, ingrat, qui attire plus d’inimitiés que de sympathies mais qui donne, comme c’est le cas aujourd’hui, quelques satisfactions.

 

antenne-2011-(1)mai 2011

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 14:43

chien-et-os

 

Je ne m’attendais pas, en entreprenant la rédaction de ce blog, à avoir à écrire un jour le billet qui suit. Je m’excuse à l’avance du peu d’intérêt de son contenu pour mes lectrices et lecteurs régulier(e)s ou occasionnel(le)s réparti(e)s un peu partout en France et dans le monde, qui ne trouveront ici aucune information sur l’histoire du Berry.
Mon blog Berry médiéval a été dernièrement au centre, ou l’un des centres, d’une tension entre l’équipe de la majorité municipale de la ville de Saint-Amand-Montrond, dans le centre de la France, et ses deux oppositions, de gauche et centriste.
L’objet de cette querelle est de couleur blanche, se trouve planté en plusieurs unités sur deux monuments médiévaux du centre-ville de Saint-Amand et sert de relais aux flux d’images pris par le réseau de vidéo-surveillance urbaine vers un poste central quelconque qui, lui, a au moins le mérite d’être invisible.
Je me suis exprimé, au cours de l’été, dans ces pages, sur cette situation. Mes arguments ont été lus et jugés recevables par plusieurs visiteurs de ce blog.

 

“Il est minuit, braves gens, dormez en paix...”

 

Il y a quelques semaines, un membre de l’opposition saint-amandoise m’a demandé, par écrit, l’autorisation de reproduire mes photographies et une partie de mon argumentaire dans un journal d’information local destiné aux habitants de la ville et édité par la municipalité (saint-amand-montrond INFOS n°16 - Octobre 2010).
Or, il apparaît que les photographies et les références à mes travaux ont été supprimées, sans autre forme de procès, par l’éditeur, à savoir la Ville de Saint-Amand. Ceci m’amène donc à mettre au point un certains nombre d’éléments, afin qu’aucune ambiguïté ne plane sur cette affaire dont je suis, somme toute, l’artisan indirect.
Le groupe d’opposition ne m’a ni volé ni emprunté d’informations. Il s’agit d’une citation de sources formulée selon les règles et respectant le droit d’auteur. J’étais libre de refuser. J’ai accepté de partager mon travail car je le produis pour la défense et la promotion du patrimoine régional, comme je l’ai fait pour d’autres communes et avec d’autres acteurs de la vie publique. Personne ne s’est jamais permis de me demander si j’étais de droite, de gauche, du centre, plantagenêt, capétien, armagnac ou bourguignon avant de faire appel à mes services.
Je sais que mes recherches ne sont pas du goût de certains saint-amandois qui se complaisent dans la récitation d’une histoire figée depuis le Second Empire et qui se sentent agressés par les nouvelles pistes de réflexion que j’explore pour ma thèse, comme si l’histoire du XIe ou du XIIIe siècle pouvait représenter un enjeu autre que culturel. Ces gens ne communiquent pas avec moi, ne viennent pas à mes conférences, maintiennent des informations complètement périmées sur leurs sites internet. Je ne les plains pas, ne les critique pas, n’attend d’eux ni reconnaissance, ni ruban, ni médaille mais qu’ils sachent au moins une chose: s’ils voient dans mes couleurs celles de leurs adversaires et non celles des sous-bois, des sables de la rivière, de la terre des champs et des nuages de cette région, c’est que leur vue est bien basse ou leur champ de vision bien étroit.
Merci en tous cas à mes lecteurs, auditeurs, interlocuteurs, correspondants pour leur confiance et leur fidélité, et à bientôt pour d’autres regards sur passé.

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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 18:50

antenne-carmes-1

Cela remonte à quelques décennies. Un de nos instituteurs, éduqué à la vieille école, frappait notre imagination de gamins de primaire en nous racontant le Moyen-âge en s’appuyant sur des images fortes, comme celle de ces guets nocturnes, armés de hallebardes et de flambeaux, clamant leur rassurante vigie dans les rues désertées de nos villes de naguère:
“Il est minuit, braves gens, dormez en paix...”
Les temps ont bien changé. Pour traquer le voleur et l’assassin, notre société moderne s’est équipée de caméras de vidéo surveillance. Leur œil noirâtre scrute sans relâche nos moindres déplacements.
Saint-Amand-Montrond, centre de la France et cité -auto proclamée- de l’Or est, sans conteste, une ville du XXIe siècle qui entend bien vivre avec son temps. Après un meurtre particulièrement ignoble et quelques attaques de bijouteries, elle a décidé de se doter d’un réseau imperméable de caméras censées rendre à la cité sa quiétude légendaire.
L’auteur de ces lignes préfère taire les sentiments que lui inspirent ces cyclopes globuleux juchés aux quatre coins de l’agglomération dans laquelle il n’habite pas, mais qu’il fréquente quotidiennement et est prêt à admettre qu’aux abords des collèges et lycées, lieux de vie d’une population jeune et fragile, le concept sécuritaire peut avoir un sens. Mais comment ne pas fustiger l’inadmissible éclosion de paraboles sur les monuments historiques du cœur historique de la ville de Saint-Amand?
Cette ville possède deux édifices religieux médiévaux classés Monuments Historiques.
Son église paroissiale, datée du XIIe siècle, vient de voir son clocher crevé par une des antennes de transmission des images de vidéo surveillance. Remarquons que les toitures ont été rénovées il y a un an par une entreprise de couverture agréée par les M.H. pour éviter les fautes de goût.

antenne-eglise
Mais c’est sans aucun doute l’ancien couvent des Carmes, daté du XVe, qui a le plus souffert, même si tout est réversible, de l’offensive électronique contre l’insécurité urbaine. L’élégant clocheton de pierre qui domine l’édifice est défiguré par des paraboles de retransmission qui lui donnent depuis quelques semaines un aspect de mirador nord-coréen.

antennes-carmes2
Le rédacteur de ce blog s’étonne de l’apparente anarchie dont témoigne la prolifération de ces antennes. Comment les Monuments Historiques, pourtant d’une rigueur intraitable pour les simples particuliers dans la gestion du Plan d’Occupation des Sols, ont pu accepter de laisser balafrer un patrimoine historique tel que l’église romane et le couvent des Carmes? Quelle impression ces équipements anachroniques vont-ils laisser aux visiteurs profitant de la saison touristique ou de leur étape sur le chemin moderne de Compostelle pour visiter le vieux quartier de Saint-Amand-Montrond?
J’ignore si ces lignes aideront à faire prendre conscience aux décideurs locaux qu’une solution alternative doit être trouvée sans délai, mais il est clair que le patrimoine historique de la ville mérite beaucoup mieux que ces ornements disgracieux.

 

© Olivier Trotignon 2010

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 07:57

anniversaire-blog

Un récent article de la rue l’Histoire rappelait le désintérêt des hommes des temps médiévaux pour les dates anniversaires de naissance, qui leurs préféraient le souvenir du jour du trépas des individus.
Assumons donc notre modernité en évoquant les deux ans d’âge de ce blog et en dressant un rapide bilan de son fonctionnement.
Berry médiéval compte aujourd’hui des lecteurs, dont certains réguliers, sous toutes les latitudes et sur tous les continents. Outre l’ensemble de l’Europe jusqu’à la Russie (on me pardonnera mon incorrigible géocentrisme), le compteur de visites consultable au jour le jour sur le petit planisphère à droite de cette page montre que son contenu est affiché sur des écrans dans les départements et territoires d’Outre-mer, en Amérique du Nord avec une pensée particulière pour nos amis du Québec, en Amérique latine avec une fréquentation plus qu’anecdotique au sud de l’Equateur. Les pays du Golfe de Guinée et du Maghreb comptent des lecteurs fidèles, de même que ce monde asiatique qui fascinait tant les occidentaux d’avant la Renaissance, Chine, Japon, Vietnam, enregistre aussi quelques connexions régulières. 15 personnes se sont inscrites à la “newletter” et sont informées directement de la publication de chaque nouvelle contribution.
Au 23 juin 2010, ce blog a été ouvert plus de 23000 fois pour 63000 lectures d’articles.
285 commentaires, dont certains tout à fait passionnants et l’écrasante majorité très sympathiques, complètent le contenu des billets. Les lecteurs parviennent jusqu’ici en grande partie par le biais des moteurs de recherches mais aussi par des liens que certains d’entre vous m’ont fait l’amitié de bien vouloir inscrire sur leurs propres espaces internautes. Les recherches sont en général très ciblées -le château de Bois-Sir-Amé est le lieu qui mobilise le plus les érudits-, parfois déconcertantes -à quel ordre appartient l’abbaye cistercienne de Noirlac?, version “Berry médiéval” de la fameuse question sur la couleur du cheval blanc d’Henri IV- et quelquefois féroces -tel ce  ”Olivier Trotignon travestit l’histoire” qui m’a beaucoup amusé.
Merci donc à vous tous, amis, collègues, lectrices et lecteurs de tous les horizons pour votre soutien si fidèle. Un merci tout particulier à mon presque voisin du Haut-Berry, Sirius, dont le blog dédié au village de Veaugues est accessible en première place dans la rubrique “liens” à droite de cette page, pour la densité et la qualité de sa participation aux commentaires.
Je noublie pas l’aide précieuse des journalistes régionaux de la presse quotidienne, hebdomadaire et radiophonique à la promotion de ce site.
Berry médiéval poursuit sa route en compagnie de son blog associé “le livre de Meslon”, dont le lectorat est légèrement différent et est toujours accompagné par la cohorte d’ânes de mon troisième blog “Ânes Grand Noir du Berry”. Quelles que soient les thématiques abordées, votre visite est toujours fortement appréciée!

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 19:05

Louis-I

 

Je ne peux résister au plaisir d’inviter les lecteurs de l’édition du Cher de l’hebdomadaire l’Echo du Berry à lire en dernière page de l’édition du 17 au 23 juin le savoureux portrait dressé par Bernard Chansou de Louis Imbault, dit Petit Louis, figure pittoresque et terriblement attachante de la culture historique et archéologique locale.
Louis Imbault est un personnage inénarrable. Né dans un milieu d’agriculteurs, Il devint l’élève de mon maître Émile Hugoniot, professeur de latin au collège de Saint-amand-Montrond. C’est au contact des lettres latines que Louis se forgea une culture personnelle aussi surprenante qu’inattendue chez une personne d’apparence si simple. C’est en 1974 que je fis sa connaissance sur le chantier de fouilles néolithiques du Camp de César, à La Groutte. S’exprimant avec un accent berrichon authentique et un vocabulaire rabelaisien, Louis Imbault fit une énorme impression sur le gamin que j’étais encore à l’époque.
Son bâton de maréchal fut acquis lorsqu’il fut nommé à la dignité de guide officiel des Monuments Historiques (en uniforme avec casquette assortie) pour le site gallo-romain de Drevant.
Je mesurais l’immense gentillesse de cet “ami de trente ans” lorsque, à l’occasion d’un événement douloureux qui venait de frapper ma famille, il fit à presque 80 ans une soixantaine de kilomètres en vélomoteur sous le soleil d’été pour venir se recueillir à l’église de Saint-Amand.
Petit Louis fut un de mes plus fidèles auditeurs lors de mes conférences à Vesdun, village où il passe une retraite paisible, et aucune de ses interventions spontanées et parfois...débordantes, ne fut un obstacle au bon déroulement de mes exposés.
Que les dernières années de cet être étonnant soient douces, et chargées de belles histoires. Bonne lecture à tous ceux qui pourront se procurer cet article.

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Présentation

  • : Moyen-âge en Berry
  • : Rédigé et illustré par un chercheur en histoire médiévale, ce blog a pour ambition de mieux faire connaître l'histoire et le patrimoine médiéval du Berry, dans le centre de la France.
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Conférences

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Dans l'objectif de partager avec le grand public une partie du contenu de mes recherches, je propose des animations autour du Moyen-âge et de l'Antiquité sous forme de conférences d'environ 1h30. Ces interventions s'adressent à des auditeurs curieux de l'histoire de leur région et sont accessibles sans formation universitaire ou savante préalable.
Fidèle aux principes de la laïcité, j'ai été accueilli par des associations, comités des fêtes et d'entreprise, mairies, pour des conférences publiques ou privées sur des sujets tels que:
- médecine, saints guérisseurs et miracles au Moyen-âge,
- l'Ordre cistercien en Berry;
- les ordres religieux en Berry au M.A.;
- la femme en Berry au M.A.;
- politique et féodalité en Berry;
- le fait religieux en Berry de la conquête romaine au paleo-christianisme...
- maisons-closes et la prostitution en Berry avant 1946 (animation réservée à un public majeur).
Renseignements, conditions et tarifs sur demande à l'adresse:
Berrymedieval#yahoo.fr  (# = @  / pour éviter les spams)
Merci de diffuser cette information à vos contacts!

Histoire locale

Pour compléter votre information sur le petit patrimoine berrichon, je vous recommande "le livre de Meslon",  Blog dédié à un lieu-dit d'une richesse assez exceptionnelle. Toute la diversité d'un terroir presque anonyme.
A retrouver dans la rubrique "liens": archéologie et histoire d'un lieu-dit

L'âne du Berry


Présent sur le sol berrichon depuis un millénaire, l'âne méritait qu'un blog soit consacré à son histoire et à son élevage. Retrouvez le à l'adresse suivante:

Histoire et cartes postales anciennes

paysan-ruthène

 

Cartes postales, photos anciennes ou plus modernes pour illustrer l'Histoire des terroirs:

 

Cartes postales et Histoire

NON aux éoliennes géantes

Le rédacteur de ce blog s'oppose résolument aux projets d'implantation d'éoliennes industrielles dans le paysage berrichon.
Argumentaire à retrouver sur le lien suivant:
le livre de Meslon: non à l'éolien industriel 

contacts avec l'auteur


J'observe depuis quelques mois la fâcheuse tendance qu'ont certains visiteurs à me contacter directement pour me poser des questions très précises, et à disparaître ensuite sans même un mot de remerciement. Désormais, ces demandes ne recevront plus de réponse privée. Ce blog est conçu pour apporter à un maximum de public des informations sur le Berry aux temps médiévaux. je prierai donc les personnes souhaitant disposer de renseignements sur le patrimoine ou l'histoire régionale à passer par la rubrique "commentaires" accessible au bas de chaque article, afin que tous puissent profiter des questions et des réponses.
Les demandes de renseignements sur mes activités annexes (conférences, contacts avec la presse, vente d'ânes Grand Noir du Berry...) seront donc les seules auxquelles je répondrai en privé.
Je profite de cette correction pour signaler qu'à l'exception des reproductions d'anciennes cartes postales, tombées dans le domaine public ou de quelques logos empruntés pour remercier certains médias de leur intérêt pour mes recherches, toutes les photos illustrant pages et articles ont été prises et retravaillées par mes soins et que tout emprunt pour illustrer un site ou un blog devra être au préalable justifié par une demande écrite.