Il a quelques semaines, je rapportai le cas d’un couple de pilleurs de sites archéologiques pris une main dans le sac et l’autre sur la poignée d’un détecteur de métaux par les gendarmes de Saint-Amand près d’un prieuré très connu par ici.
Permettez moi de vous présenter des malfaisants d’une autre espèce, qui hantent non pas les champs labourés mais les blogs en quête de pages entières à dérober à l’insu de leurs auteurs.
Le profil général est plutôt masculin et adulte, qui dissimule son identité derrière des pseudonymes navrants type grand seigneur du temps jadis. Le pilleur nouvelle vague gère des sites internet ou forums consacrés à la reconstitution médiévale. Bercé, je suppose, dans un fantasme de guerrier invincible et surtout bien au dessus des misérables contingences humaines, ce noble chevalier (au minimum, mais certains se proclament comtes, ducs ou rois) se conduit comme un vulgaire voleur à la roulotte, en copiant des articles complets pour les reproduire, illustrations comprises, sans aucune autorisation, sur leur propres espaces internet. J’ai été délesté de plusieurs pages depuis quelques mois et ai découvert qu’un de mes contacts les plus sûrs, dont le blog apparaît dans les liens à droite de votre écran, avait lui aussi fait les frais de ces raids de pillards informatiques.
Que les choses soient claires. J’ai de bons contacts avec des membres de groupes de reconstitution historique. Je ne partage pas leur passion, mais je les reconnais comme des amateurs sérieux avec lesquels on peut échanger dans des conditions normales. Quand ceux-ci se servent d’un article, ils y ajoutent le lien indispensable qui relie le billet à sa source. A chaque fois qu’un administrateur de site internet - mairie, office de tourisme, blog spécialisé... - m’a demandé à se servir de mes écrits, j’ai toujours accepté, sous réserve que sa démarche serve bien l’intérêt public et pas celui de groupuscules extrémistes.
Là, il s’agit de tout à fait autre chose. Parler de propriété intellectuelle à quelqu’un qui n’a ni la capacité ni le courage de faire des recherches et d’écrire peut sembler ambitieux, mais ce n’est pas un statut virtuel de pillard normand ou de templier qui impressionnera la Justice si d’aventure je portais plainte pour vol.
J’invite donc tous les gestionnaires de sites et forum qui se serraient servis dans mes blogs (Berry médiéval, le Livre de Meslon ou âne G N B) à se mettre en règle soit en mettant un lien bien visible à chaque notice “empruntée”, soit en l’effaçant, soit en en achetant les droits, comme pour la Presse.
Je recommande également à vous tous, auteurs de contenus sur Internet, à chercher votre nom ou le titre de vos pages sur un bon moteur de recherche. Des surprises vous y attendent!
© Olivier Trotignon 2012