Les habitués de ce blog savent qu’il existe en France de nombreux lieux susceptibles d’intéresser les médiévistes ou les historiens de l’art à coté desquels on passe faute d’information qui signale leur présence.
C’est, me semble t-il, le cas de la crypte romane de l’église de Domérat, dans le département de l’Allier, et dans l’ancien diocèse de Bourges, qui présente un intérêt certain.
Je suis passé moi-même assez souvent près de cette église qui n’avait pas spécialement retenu mon attention jusqu’à ce que cet été, à l’occasion des journées du Patrimoine, un de mes amis journaliste au quotidien La Montagne m’envoie la liste des sites ouverts dans le nord de l’Allier. Les photographies qui illustrent ce billet ont été prises à cette occasion.
Pour l’historien, Domérat est associé au nom d’une des seigneuries influentes de ce secteur du futur Bourbonnais dès le XIe siècle. Les chevaliers de cette maison, représentative de la toute petite féodalité rurale, sont cités dans les actes du cartulaire de la Chapelaude. Sans expression formelle de liens d’homme-à-homme, les sources placent cette famille comme vassale de la maison d’Huriel, située à une demi-douzaine de kilomètres. Le regretté Maurice Piboule y a localisé les vestiges d’une motte castrale.
La crypte de l’église a des dimensions intéressantes car, mesurées au pas, d’environ cinq mètres sur douze. Comme les autres cryptes de la région, ce sanctuaire souterrain est situé dans les soubassements du chevet, et est accessible par un court escalier. La municipalité, propriétaire du monument, a eu la bonne idée d’aménager un éclairage automatique, bien pratique.
De beaux chapiteaux sont visibles dans la nef. Un éclairage indépendant est toutefois nécessaire pour profiter pleinement de leur variété.