Fils d'André de Chauvigny, désigné comme seigneur de Châteauroux par le roi d'Angleterre et de Denise de Déols, seule héritière directe du vieux lignage féodal castelroussin, Guillaume de Chauvigny, à son tour seigneur, mena une politique très active dans la vallée du Cher dès le début du XIIIe siècle. On trouve plusieurs traces de son activité diplomatique dans les chartriers de diverses abbayes, dont les Pierres et Noirlac, mais aussi un vestige beaucoup plus concret de ses possessions dans les paroisses de Marçais et Morlac sous forme d’un blason scellé dans la façade de l’église de Morlac. Cette pierre blasonnée reproduit fidèlement les armoiries de ce personnage telles qu’elles sont décrites dans la littérature spécialisée, qui semble souvent ignorer l’existence de ce motif héraldique, taillé dans un calcaire local, sans trace de polychromie.
On ne connaît pas avec certitude l’origine de la sculpture, qui parait avoir été placée là tardivement, mais on sait que Guillaume possédait des terres à Chevronnes, un lieu-dit de la commune de Marçais, au Châtelet, tout proche et à Boisroux, dont il rédige la charte de franchise conjointement avec l’archevêque de Bourges Simon en 1226. La présence de ses armoiries dans ce secteur du Boischaut n’a rien d’étonnant même si on doit souligner la rareté de l’opportunité qui nous est donnée de croiser des sources historiques et héraldiques.
Il faut signaler l’existence d’un blason identique visible sur un mur de la forteresse de Brosse, aux confins des départements de l’Indre et de la Haute-Vienne.