Nous avions, au début de l’existence de ce blog, consacré un billet à la Chartreuse de Bléron, en forêt d’Allogny, au nord de Bourges. Ce petit établissement monastique ayant accueilli une communauté de frères chartreux, n’existe plus dans le paysage forestier du Haut-Berry que sous la forme de bâtiments de la fin du Moyen-âge dégradés par des actes de vandalisme et abandonnés à leur sort.
Visitant le site en 2005, nous avions constaté le mauvais état général de la chapelle dont le toit commençait à présenter des signes inquiétants de délabrement de la surface couverte, la charpente étant encore, à ce moment, hors d’eau.
Le quotidien local le Berry républicain a révélé cette semaine le glissement d’une partie de la toiture de cette chapelle, faute d’entretien. Tout un pan de tuiles a glissé entre deux rangs de chevrons, mettant à nu une charpente qui risque de s’abîmer très vite si aucun travail de réfection n’est entrepris avant que l’humidité ne corrompe les poutres.
Comme sur des centaines d’autres toitures posées sur du chêne, le tanin du bois a rongé les clous fixant les liteaux sur lesquels sont posées les tuiles. Cette maladie des couvertures ne peut être guérie que par la dépose de toute la toiture, la réfection du lattage avec des clous en fer galvanisé et le remplacement des tuiles corrompues par le gel.
Ceci évidement a un prix. Je ne céderai pas au rapprochement facile d’une comparaison du budget consommé par la remise en état de la toiture de la cathédrale de Bourges et les sommes nécessaires pour la mise hors d’eau du toit de la chapelle de Bléron mais j’espère, par ces lignes, plaider humblement la cause d’un petit patrimoine régional qui risque, comme tant d’autres, de ne pas voir l’aube du XXIIe siècle, et alerter, comme l’ont fait les journaliste du Berry républicain, un décideur capables de mettre en œuvre des solutions adaptées à l’urgence à laquelle ce site est confronté.
Les quelques photos qui illustrent cet article ont été prises un jour d’hiver 2005, dans des conditions de lumière difficiles, ce qui explique leur faible qualité.