Le château de Villentrois, dans le nord du département de l’Indre, compte parmi les plus belles ruines qui témoignent du passé féodal de la région. Même s’il est une propriété privée, il est possible de l’approcher d’assez près à partir de la voie publique pour observer la majorité des structures en élévation.
Je n’ai personnellement jamais travaillé sur ce fief, trop écarté de ma zone d’étude et surtout, inscrit dans la mouvance des comtes d’Anjou. Seule une ou deux notes prises au hasard de mes dépouillements d’actes antérieurs au XIVe siècle rappellent qu’un seigneur du nom de Foulques tenait la place en 1230 (cartulaire de Levroux). En 1260, c’est un simple damoiseau, Goffridus, qui se déclare seigneur de Villentrois et rend hommage à l’archevêque de Bourges, comme des dizaines d’autres féodaux dans l’ensemble du diocèse.
N’ayant pas pour habitude de m’approprier les conclusions de mes confères, je laisserai donc au lecteur le soin de se documenter par lui-même sur l’histoire de ce site qui, me semble t-il, et de mémoire, a joué un rôle important pendant les troubles de la Guerre de cent ans. C’est de cette époque que date l’actuelle forteresse, élevée comme beaucoup d’autres, dans de calcaire blanc de la zone ligérienne auquel nous sommes si peu habitués dans nos régions qui tutoient le Massif Central.
Si je n’ai pu me rendre sur le site, je me suis un peu attardé dans les rues avoisinantes, qui révèlent quelques beaux éléments d’architecture contemporains du château. Il existe en particulier une falaise percée de troglodytes d’apparence très ancienne.
Il est regrettable que ce joli monument soit si peu indiqué, à quelques minutes du château de Valençay. Puissent ces quelques lignes inciter les amateurs de belles constructions militaires à le noter sur leurs projets de voyages.