L’arrivée des Ordres mendiants dans le diocèse de Bourges au XIIIe siècle demeure un phénomène mal connu du grand public.
Rendus populaires par l’extrême simplicité de leurs habitudes de vie et de leurs prêches, ayant concouru à l’éradication de l’hérésie albigeoise là où les Cisterciens avaient échoué, ces religieux fondent leurs communautés en milieu urbain.
Les premières traces de leur activité sont perceptibles dans les sources contemporaines à partir de 1243. Bourges accueille ainsi une communauté de moines dominicains, et une de Franciscains, tandis que d’autres Dominicains s’établissent, hors du diocèse, à la même époque, à Nevers. Je ne dispose personnellement d’aucune information relative aux autres grandes villes de la région, comme Châteauroux, Issoudun ou Vierzon.
Beaucoup de choses restent à écrire sur ces religieux vivant de la charité publique parmi les gens du peuple, mais nous pouvons localement percevoir leur influence à travers les donations testamentaires conservées dans certains chartriers abbatiaux tels que celui de l’abbaye cistercienne de Fontmorigny. L’aristocratie régionale, des domini maîtres de grands territoires aux chevaliers d’un rand hiérarchique moindre, contribue par ses donations post-mortem, à l’exercice de la Foi des frères mineurs et prêcheurs. Renaud de Montfaucon, sa femme Mathilde de Charenton, Aliénor de Beaujeu, les chevaliers Gibaud d’Autry et Achard de Parçon couchent sur leurs testaments les communautés de Bourges et Nevers.
Une curieuse illustration de la présence de l’Ordre franciscain à Bourges peut être relevée sur les murs de l’église Saint-Pierre-le-Guillard, qui conservent une rare fresque datée de la fin du XIIIe siècle représentant saint François d’Assise et la Vierge.