Il est utile de compléter l'observation faite à Ineuil par celle d'une cimetière médiéval complètement inséré dans le tissu urbain, celui de la place du Marché à Saint-Amand-Montrond. Contrairement à celui d'Ineuil, isolé à la périphérie du village ou de celui de Drevant, groupé autour de l'ancien prieuré, celui de Saint-Amand était assez éloigné de l'église paroissiale, en limite d'agglomération, mais a fixé comme dans d'autres endroits assez d'activités économiques ou artisanales pour devenir un champ de foire et fixer un habitat permanent au moins à la fin du Moyen-âge. Cette zone sépulcrale a été abandonnée au profit d'une place de marché bordée de demeures à vocation probablement marchande dès l'origine.
On peut regretter que le site ait été bouleversé à maintes reprises par des aménagements successifs et qu'aucune fouille d'ensemble n'ait permis d'évaluer la fonction du site et la chronologie de son occupation. Lors des derniers travaux, dans les années 80, une certaine anarchie a régné autour du chantier, où se sont multipliés les vols de matériel funéraire et de crânes humains.
La bouteille à eau bénite présentée en illustration a été trouvée lors d'une campagne de travaux antérieure, peut-être dans les années 60. Elle présente l'intéressante particularité d'avoir été brisée à l'origine, certainement pour la transformer en brûle-encens. Plusieurs autres sont accessibles dans une vitrine du musée Saint-Vic, de Saint-Amand. On ignore leur lieu de fabrication.