Poursuivant ma visite des monuments funéraires médiévaux de la région, j’ai eu la chance de pouvoir accéder à l’intérieur de l’église de Baugy grâce aux bons soins de bénévoles locaux, et d’y être accueilli avec beaucoup de gentillesse par une dame à qui, si elle venait à parcourir cette page, j’adresse mes plus sincères remerciements.
L’église de Baugy abrite en effet trois dalles funéraires datées du XVe siècle primitivement scellées au ras du sol du sanctuaire et désormais dressées sur un des murs de la chapelle sud de l’édifice.
Tracées dans un calcaire tendre et à faible profondeur, les gravures ont subi, avec le temps, des dommages irréparables. L’une des dalles est presque lisse, les deux autres conservant juste assez de relief pour qu’on puisse imaginer les tombes dans leur état primitif. Les épitaphes, sans doute produits par un autre artisan, sont beaucoup mieux conservés et restent pour partie bien lisibles. On note dans une partie des lettres la présence d’un mortier de couleur ocre destiné à rehausser le contraste avec la surface claire de la tombe.
La plus expressive des dalles représente la silhouette d’une femme portant une grande coiffe, en attitude de prière. Sur la seconde, on se contentera d’observer, comme souvent à partir de la fin du Moyen-âge, les seules armoiries du défunt.
Les plates-tombes de Baugy ne peuvent rivaliser avec la qualité des monuments préservés dans plusieurs chapelles de la région -on pense à Venesmes ou Méry-es-Bois, entre autres, mais la rareté générale de cet art funéraire commandé par une petite féodalité rurale leur confère un intérêt évident.
Leur caractère peu spectaculaire les réserve plus à un public de spécialistes qu’aux amateurs d’art médiéval. Toutefois, l’intérieur de l’église de Baugy conserve d’autres vestiges, dont certains Renaissance, qui devraient intéresser ces derniers.
© Olivier Trotignon 2011