L’occasion s’est présentée, il y a quelques jours, de m’arrêter photographier la belle lanterne des morts du village de Ciron, entre Le Blanc et Argenton-sur-Creuse, dans l’Indre. Fréquentes sans être abondantes en Poitou et Limousin, ces constructions se comptent sur les doigts de la main en Berry, ce qui souligne l’intérêt du monument de Ciron.
Cette lanterne, d’une réalisation soignée, est conforme aux modèles du temps: la colonne est cylindrique et ajourée de plusieurs ouvertures surmontées par un toit en ogive. Près de son ouverture a été aménagée une tablette dont la destination primitive reste soumise à diverses interprétations. La lanterne a perdu sa suspension intérieure comme on peut en voir dans certains cas.
Vraisemblablement, si la lanterne des morts de Ciron se dresse encore aujourd’hui à son emplacement primitif, l’ensemble a été réaménagé. Juchée à une hauteur très inhabituelle, la colonne a très probablement été déposée et remontée sur un socle de neuf marches qui ne portent pas les traces d’usure habituelles sur les édifices médiévaux. Les socles des lanternes de Cellefrouin et de Ligné, les plus hautes que j’ai vues dans les Charentes, ne comptent que six marches de moindre hauteur. Les photographies prises à l’intérieur de la lanterne montrent que les pierres n’ont pas été rejointoyées. C’est peut-être à l’occasion d’un démontage et d’une réfection de l’édifice que le crochet de suspension du luminaire a été perdu.
J’ai l’intention, dans les mois et années à venir, de poursuivre mes visites là où le hasard des routes me conduira, et de ramener des témoignages photographiques de ces curieux dispositifs funèbres. Si le sujet vous intéresse, vous pouvez aussi, dans le menu “pages” à droite de ce billet, découvrir quelques lanternes des morts que j’ai visité ces dernières années. Je complète cette page de nouvelles observations de temps en temps.