L’abbaye du Landais fut, au Moyen-âge, un des quinze monastères cisterciens implantés dans le diocèse de Bourges. Son histoire semble correctement résumée sur plusieurs sites internet. Personnellement, mes recherches m’ayant conduit à travailler sur les fonds d’archives des départements du Cher et de la Creuse, je n’ai eu en main que quelques transcriptions d’actes copiés aux Archives de l’Indre. Je me limiterai donc à un commentaire sur le site du Landais, alimenté par deux visites sur place, l’une en juin et la seconde il y a quelques jours, au moment des Journées du Patrimoine.
C’est en partie cette deuxième visite qui a motivé l’écriture de ce billet, tant notre déception a été forte en arrivant sur place, induits en erreur par des sources en ligne dont les auteurs ne semblent pas arriver à comprendre qu’il ne suffit pas de recopier sans vérification ce que d’autres ont signé antérieurement pour créer de l’information. Les quelques renseignements recueillis auprès d’un voisin des ruines ont vite eu raison des conseils de visite erronés trouvés plus tôt sur Internet : suite au décès de son propriétaire, qui assurait un point de rencontre régulier avec les amateurs d’architecture médiévale, le monastère est désormais inaccessible et retourne lentement à la friche. Cependant, la partie la plus spectaculaire qui demeure est parfaitement visible de la petite route qui longe l’ancien établissement monastique. Les intérieurs, autrefois visitables, sont, en revanche, désormais inaccessibles.
Au premier abord, vu le volume des destructions contemporaines, le site est illisible. Ce n’est qu’en comparant les photos satellites avec celles d’autres abbayes cisterciennes régionales comme Noirlac ou Fontmorigny qu’on devine la position des murs qui constituent l’essentiel des restes de l’ancien monastère, vers le chœur de l’abbatiale. Cloître, dortoirs, scriptorium, réfectoire n’existent plus. Toujours en comparant les échelles, on prend la mesure de l’importance que fut celle du Landais. Cette abbaye devait rivaliser, en terme de superficie, avec ses sœurs de la Prée, de Loroy, de Noirlac ou de Fontmorigny. Située au fond d’un large vallon drainé par un ruisseau sur lequel se sont organisés des étangs et des pêcheries, proche d’affleurements d’un beau calcaire parfait pour la taille de pierre, le Landais possédait une alimentation en eau potable, connue sur place sous le nom de « fontaine des moines ». Conformément aux usages de l’Ordre, l’abbaye était éloignée des communautés urbaines locales.
Objectivement, l’abbaye du Landais est un lieu pour les inconditionnels du patrimoine médiéval, dont la culture permettra de combler les vides immenses et définitifs qui font de cet ancien couvent une ruine en pointillés. J’ose croire que dans quelques années, le temps sera venu de modifier cet article parce que l’endroit aura retrouvé une vie culturelle.
© Olivier Trotignon 2018
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