L’effondrement de la porte du château de Cluis (Indre)

Publié le par Olivier Trotignon

Au printemps de cette année 2025, mon attention a été attirée par un article dans la presse régionale relatant l’effondrement d’une partie de l’ancien château-fort de Cluis-dessous, dans le sud du département de l’Indre.

Gorgées d’eau par les fortes pluies de ce printemps, les maçonneries de l’une des deux tours de la porte de la forteresse ont cédé, libérant des mètres-cubes de matériaux qui se sont déversés sur les pentes et dans les fossés du site médiéval, condamnant, pour des raisons objectives de sécurité, l’accès à la cour du château.

Cet évènement est une catastrophe pour le patrimoine militaire régional. Monument historique, cette fortification a succédé à un premier château, très certainement de bois, connu par le titre de son premier seigneur connu « Giraldus scilicet Cluensis castri dominus ». Très rare, en cette fin de Xe-début du XIe siècle, la dignité seigneuriale affirmée par le titre de « dominus" (seigneur) montre l’importance que Cluis occupait dans la carte politique de ce Berry du Sud du premier âge féodal. Un des successeurs de Giraldus, Boson, assiste en 1042, d’après Guillaume Godel, moine de Saint-Martial de Limoges, à la fondation de l’église de Neuvy-Saint-Sépulchre, qu’il envahit pour la piller en 1079 selon un épître du pape Grégoire VII.

D’autres féodaux installés dans ces murs presque millénaires font des dons aux monastères de Bénévent, Noirlac, Orsan ou encore Aubepierre.

Quel avenir peut se dessiner pour cette ruine? Une reconstruction à l’identique est sans doute possible -les matériaux sont sur place, mais qui peut financer un tel chantier, dans une région peu peuplée et à l’écart des grandes routes touristiques?

Peut-être aurais-je un jour le plaisir de rédiger un billet annonçant l’ouverture d’un chantier de restauration de ce site d’un grand intérêt historique.

Cluis, dans son état primitif

 

 

© Olivier Trotignon 2025

 

 

Publicité
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
Effectivement une grande perte pour le patrimoine médiéval de cette région. C'est hélas ce qui nous attend un jour avec le logis Renaissance (rien à voir avec la politique...) de Vesvre.
Répondre
O
Je pensais bien à un chantier de bénévoles, comme du temps de ma jeunesse, sur la forteresse de Montrond, mais c'est très lourd à organiser, ça ne dure que quelques semaines par ans, les jeunes cherchent du travail rémunéré le temps de leurs congés et le bilan final est loin d'être convainquant. Si on ajoute la situation budgétaire actuelle, on ne peut que nourrir des craintes pour l'avenir de ces monuments fragiles.