une plaque-boucle mérovingienne en os, musée d'Issoudun (36)
Il n'existe en Berry aucun musée consacré à la période médiévale. Peu d'objets sont visibles dans la région, en partie parce que les fouilles n'ont jamais livré que peu de pièces exceptionnelles, en partie parce que l'époque où les vitrines débordaient de matériel est révolue. Il est donc intéressant de signaler quelques découvertes remarquables comme cette très belle plaque-boucle de ceinture mérovingienne exposée au musée de l'hospice Saint-Roch d'Issoudun. L'ornement a la particularité d'avoir été exécuté dans une matière fragile, l'os, qui se conserve beaucoup moins bien que les parures métalliques de la même époque, comme on peut en voir au musée du Berry à Bourges.
Les traces d'oxydation à la surface de la plaque signale l'existence de rivets en cuivre ou en alliage cuivreux destinés à fixer la partie la plus décorée sur le cuir. L'autre extrémité de la ceinture coulissait dans le second élément, permettant d'adapter la longueur de la sangle à la corpulence de l'individu qui la portait. la liaison entre les deux plaques d'os se faisait à l'aide d'une tige de métal, qui semble ici avoir disparu. Le grand ardillon, sans doute en os, n'a pas non plus été conservé.
On remarque que l'artisan qui a orné cette plaque boucle a suivi les codes iconographiques de son temps. On distingue un griffon, comme on peut en voir sur le sarcophage mérovingien dit de saint Chalan, provenant de Charenton-du-Cher et exposé au musée du Berry. L'autre élément significatif est une croix stylisée, référence inspirée du christianisme embrassé par l'aristocratie mérovingienne, à laquelle ce genre de parure était probablement destinée.
© Olivier Trotignon 2015