Représentations du diable sur des fresques berrichonnes
Le diable, inséparable de la réflexion religieuse médiévale, est assez peu représenté dans l’art régional. Presque inexistant à l’époque romane, on en rencontre de belles figures dans la sculpture et le vitrail gothiques, notamment à la cathédrale de Bourges ou sur la collégiale de Levroux, dans l’Indre.
C’est justement de l’Indre que viennent ces deux images, datables de la fin de la période médiévale, qui enrichissent la variété des formes imaginées par les artistes de naguère pour illustrer une des terreur des croyants.
L’église de Paulnay contient, hormis le splendide calendrier médiéval auquel nous avions il y a quelques mois consacré un article, une fresque du Jugement dernier en mauvais état de conservation, dont les photos sont inexploitables, à part ce gros plan de cette silhouette diabolique, velue et au faciès tourmenté, qui mérite toute l’attention du visiteur. La réflexion, incantatoire hélas, que le tableau mériterait une restauration, s’impose quand on voit le piètre état de l’ensemble.
Beaucoup mieux conservée et valorisée est la fresque de la crypte de l’église de Gargilesse, qui montre saint Michel et son épée aux prises avec le démon. L’aspect du Malin est plus bestial que celui de Paulnay et traité à l’ocre rouge pour souligner l’environnement infernal.
Un diable, contemporain des deux sujets présentés ici, peut être aperçu sur les murs de l’église de Chateloy, dans la vallée de l’Aumance, dans l’Allier. Isolé sur son aplomb rocheux dans un hameau, ce sanctuaire est la plupart du temps clos pour éviter les dégradations et je n’ai aucune image du démon qui s’y cache à présenter ici.
Je n’ai pas la prétention de tout connaître du patrimoine de la région et vous avez peut-être, vous même observé d’autres figures du Maufait, comme on l’appelait naguère dans les campagnes, dans un monument que vous avez visité. N’hésitez pas, par l’intermédiaire de la rubrique “commentaires”, à nous faire profiter de vos découvertes.