Celles et ceux qui suivent ce blog savent que j’aime y partager des coups de cœur pour des lieux ou des initiatives propres à faire découvrir le Moyen-âge local sous ses formes les plus authentiques, et que j’élimine tout ce qui donnerait de cette époque une vision dénaturée, commerciale ou racoleuse.
C’est pourquoi, profitant de l’été et des migrations saisonnières qui conduisent tant d’entre vous sur les routes du Centre, j’attire votre attention sur un lieu d’exception.
Le musée de l’hospice Saint-Roch, dans le centre-ville d’Issoudun, s’est développé dans les murs de l’ancien hôpital de la petite cité de l’Indre, au passé médiéval particulièrement riche. Aux murs primitifs a été ajoutée une extension qui accueille des collections d’arts premiers océaniens et d’œuvres contemporaines, suivant une muséographie que je laisse au visiteur le plaisir de découvrir toutes les sensations qu’elle apporte.
Mais retournons dans la partie ancienne du musée, volontairement dépouillée, pour y retrouver l’un des plus beaux gisants d’abbé du Berry, trouvé dans la crypte de l’ancienne abbaye Notre-Dame et présenté parmi quelques autres monuments funéraires médiévaux. Près du gisant, dans une vitrine, se trouve une rare crosse en métal émaillé, découverte sous la dalle funéraire de l’abbé, pièce exceptionnelle pour la région.
En plus de ce patrimoine mobilier, la chapelle des malades contient un ensemble tout aussi exceptionnel de deux arbres de Jessé sculptés dans un calcaire très fin, qui nécessitent un long examen pour apprécier tous les détails des thèmes religieux.
Le musée d’Issoudun est gratuit, les photos y sont permises, l’accueil du public y est particulièrement soigné. Je ne voudrais pas faire preuve de sectarisme en vous encourageant à aller y visiter les salles médiévales, car l’importance du reste des collections est telle que le Moyen-âge n’est pas la période phare de cet espace: l’ensemble est passionnant, demande du temps (une visite éclair serait du gâchis) et présente du paléolithique à l’art nouveau une telle palette d’œuvres que tout le monde peut y trouver son bonheur.
© Olivier Trotignon 2013