Le calendrier médiéval de l’église de Paulnay (36)
Voici encore une œuvre trop souvent méconnue, dont la réputation n’est pourtant plus à faire auprès des historiens de la période. Il y a plus d’une vingtaine d’années, c’est une universitaire antillaise, invitée à un colloque dans le tout proche château d’Azay-le-Ferron, qui m’avait permis de découvrir le remarquable calendrier de l’église de Paulnay, en Brenne. Ayant eu l’opportunité de repasser par ce village par un temps très lumineux, il m’a été possible de ramener quelques photos de qualité moyenne, l’objectif de mon appareil étant à la limite de ses possibilités. Comptant sur votre indulgence, je vous les présente néanmoins.
La fresque date du XIIIe siècle, et a été peinte sur la voûte de la nef. Les douze mois ne sont pas tous bien conservés et la lecture des images figurant octobre, novembre et décembre est presque impossible dans des conditions normales d’éclairage. Les trois premiers trimestres sont, en revanche, tout à fait lisibles.
Aux scènes habituelles de la vie des champs se mêlent des tableaux plus complexes à interpréter. Janvier est illustré par un personnage à quatre bras, attablé devant un repas. Les quatre gestes sont différents, comme pour traduire l’abondance des mets qui lui sont servis. Avril est figuré par un homme debout, dont la seule activité semble être de se défendre d’insectes tournant autour de sa tête. En mai, un homme à cheval en compagnie d’un oiseau a été interprété comme la silhouette d’un fauconnier partant à la chasse. Des détails curieux, d’énormes clous apparents sous les fers du cheval, rappellent certains équipements observés sur des mules travaillant sur des sols très escarpés.
Les autres de scènes agricoles sont plus classiques et ne demandent aucun effort de lecture. Des petits détails nous renseignent sur des outils et techniques paysannes aujourd’hui disparues, comme les proportions d’un fléau, les ceps de vigne buissonnants et non attachés à des pieux, le foulage de la vendange aux pieds dans un cuveau ouvert dans sa partie inférieure, pour laisser écouler le jus de raisin ou encore la forme de la lame des serpettes destinées à tailler les plants.
Afin de ne pas surcharger ce billet par un nombre excessif d’illustrations, je vous propose de retrouver l’ensemble des mois dans une page dédiée exclusivement à Paulnay, sur le lien suivant:
Les neufs mois du calendrier de Paulnay (XIIIe siècle)