Le thème de l'animal musicien est assez fréquent dans la sculpture médiévale. Chevaux, ânes, chèvres, lapins ou lièvres sont figurés avec des instruments généralement à cordes qui sont autant d'indices pour connaître les pratiques musicales du passé. Le plus célèbre des animaux musiciens est l'âne joueur de harpe, présent dans l'iconographie depuis l'Antiquité égyptienne jusqu'au XVIIe siècle sur des faïences de Marseille. Il est parfois remplacé en Berry par un cheval (Drevant, Chambon, Saint-Amand) ou par un reptile (prieuré de Soye).
Ces modillons ou chapiteaux d'églises font clairement la différence entre la harpe, d'origine insulaire et qui se répand par l'Ouest, et la rote, instrument voisin de la harpe muni de deux séries de cordes parallèles séparées par une caisse de résonance.
Dans d'autres régions de France et d'Angleterre, la harpe peut-être remplacée par une vieille à archet, plus tardivement par une cornemuse (Mortemart, en Limousin) et encore plus tard par une guitare, comme sur la faïence marseillaise.
Les spécialistes ne sont pas d'accord sur l'inspiration des sculpteurs médiévaux, qui ont pu être influencés par la culture populaire mais aussi par des textes littéraires antiques connus des lettrés de leur époque.
La photographie ci-dessus représente l'un des modillons de la façade du prieuré de Drevant (18).