La lanterne des morts de Saint-Genou (36)
Connu essentiellement dans la Marche et dans les Charentes, le mouvement qui a poussé certaines communautés villageoises et urbaines à édifier ces curieux édifices que sont les lanternes des morts a dans une moindre mesure concerné le Berry. De la vallée du Cher à celles de l’Indre et de la Creuse, ce sont plusieurs monuments qui peuvent être comptés, de volumes et de formes variables. Après avoir consacré plusieurs billets à ces édicules funéraires, il me restait à vous présenter un dernier monument, la lanterne des morts de Saint-Genou, dans l’Indre.
Cet élément architectural se trouve assez loin du centre du village et de la belle abbaye bénédictine qui y était établie, témoignant de la présence d’un cimetière disparu de nos jours. Cette situation n’a rien d’original et se retrouve dans d’autres sites tant berrichons que marchois, limousins ou charentais. Cette lanterne se distingue de ses semblables par l’hétérogénéité de ses parements. De sa base à son sommet, ce ne sont pas moins de cinq appareils différents qui la composent. Sur un socle assez grossier repose une section octogonale allant en se rétrécissant faite de pierres de taille ménageant une ouverture vers le centre de la colonne, à laquelle succède une longue partie cylindrique beaucoup plus rustique, soutenant la lanterne proprement dite, plus soignée, coiffée d’un massif de maçonnerie informe sur lequel est scellé un vestige de croix métallique.
Cet alternance est d’autant plus surprenante que l’évidement central, par lequel on manipulait le fanal, semble homogène à première vue. Une inspection minutieuse des mortiers jointoyant les pierres serait sans doute plus concluante.
La lanterne des morts de Saint-Genou ne se trouve qu’à quelques minutes de l’axe Tours - Châteauroux et est correctement indiquée à partir de la route principale. Sa visite, couplée avec celle des restes de l’abbatiale bénédictine à quelques centaines de mètres, mérite qu’on s’y attarde.
© Olivier Trotignon 2018